Directeur du Laténium et professeur à l'Université de Neuchâtel, Michel Egloff vient d'être promu au rang d'officier dans l'Ordre des palmes académiques. Et si l'appellation un brin militaire de cette distinction française fait sourire l'archéologue, elle honore avant tout l'action qu'il a menée en faveur de la culture. Le Laténium d'Hauterive est ainsi considéré comme l'un des plus beaux musées d'Europe.
Pour l'anecdote, Michel Egloff avait dû décliner, il y a une dizaine d'années, la fameuse «décoration violette», baptisée ainsi en raison de la couleur du ruban qui accompagne la médaille: à l'époque, la législation neuchâteloise - modifiée depuis lors - ne permettait de recevoir un mérite étranger que sur dérogation spécifique du Grand Conseil. «Je ne souhaitais pas me mettre en avant au point que l'on parle du «cas Egloff» dans les travées, se souvient l'archéologue. Il s'agissait alors de récompenser mon travail au sein du Conseil de l'Europe.»
La renommée de Michel Egloff dépasse en effet les frontières de la douce Helvétie. Et ceci dès le début de sa carrière: il avait soutenu sa thèse de doctorat à Paris, à la Sorbonne, avant de rejoindre, à l'âge de 28 ans, le corps professoral de l'Université de Neuchâtel.
Mais à 65 ans, alors qu'il quittera à fin septembre son poste de professeur, il a enfin pu accepter des honneurs qui lui seront remis sous une forme qu'il ignore encore. A noter que les palmes académiques (dont le grade d'officier est le deuxième, après celui de commandeur) ont été instituées par Napoléon Ier en 1808. Elles peuvent être accordées à des étrangers contribuant activement à l'expansion de la culture française dans le monde.
«C'est un symbole, une marque très touchante de reconnaissance», se réjouit le directeur du Musée cantonal d'archéologie. Qui profite de convier à Hauterive petits et grands à participer ce soir même à la Nuit des musées. Car la nuit, elle aussi, est violette, avec ou sans rubans moirés... / FRK