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Aménagement du territoire: le Valais engrange les signatures

Le Valais a réuni plus de 6000 signatures en trois semaines en faveur du référendum contre la loi sur l'aménagement du territoire (LAT).

02 août 2012, 16:00
Felix Ruppen, président du Grand Conseil, Jean-René Fournier, conseiller aux Etats et président de l'UVAM, et Marcel Delasoie, secrétaire général, se réjouissent du nombre de signatures déjà récoltées. Mais, il reste de la place dans la boîte.

«Nous en avons déjà comptabilisé 6250. Et elle entrent à un rythme de plusieurs centaines par jour.» Marcel Delasoie, secrétaire général de l’Union valaisanne des arts et métiers, UVAM, cheville ouvrière de la récolte des signatures en faveur du référendum contre la nouvelle loi sur l’aménagement du territoire, LAT, ne cache pas sa satisfaction devant l’arrivée du grand nombre de formulaires paraphés par les Valaisans.

Il ajoute : «Il reste cependant du travail puisque nous en espérons 20 000 sur les 50 000 nécessaires sur le plan cantonal, une bonne manière de marquer l’importance que revêt cette votation pour notre canton qui pourrait perdre 87% de ses terrains à bâtir en cas d’échec du référendum.»

Le Valais donne le ton

L’UVAM, par son président Jean-René Fournier, son vice-président Felix Ruppen, président du Grand Conseil, et son secrétaire général, tenait hier conférence de presse pour sensibiliser les médias, partant leurs lecteurs, à la nouvelle attaque contre les cantons alpins que constitue le contre-projet à l’initiative dite «pour le paysage».

Jean-René Fournier explique: «En 2007, Pro Natura lançait une initiative visant à bloquer pendant vingt ans toute nouvelle affectation de terrain en zone à bâtir dans le but de lutter contre le mitage du territoire et de préserver les meilleures terres agricoles. La mesure aurait largement pénalisé les agglomérations du Plateau où des villes comme Genève ou Bâle en manque chronique de terres à bâtir. S’ensuivirent donc des pressions qui poussèrent la Berne fédérale à proposer un contre-projet.

En échange du retrait de l’initiative, les écologistes obtinrent force amendements défavorables aux cantons périphériques au fil des années. C’est contre ce texte que l’Union suisse des arts et métiers, USAM, a lancé le référendum, largement incitée par l’USAM, tant les Valaisans ont rapidement pris conscience de la catastrophe économique qui les guette, à savoir le dézonage de 87% des terrains à bâtir du canton et la hausse des prix de ceux qui resteraient, pénalisant lourdement l’accès à la propriété de son logement, un élément essentiel de la culture valaisanne.»

Solidarité confédérale

«Si l’estimation de la perte pour les communautés valaisannes frôle les 4 milliards de francs en investissements d’infrastructures devenues inutiles, d’autres cantons aussi vont souffrir de cette loi dans une mesure moindre mais tout de même importante pour certains d’entre eux», précise Felix Ruppen qui s’insurge contre cette nouvelle atteinte au droit de la propriété et au fédéralisme qui voit, après l’initiative Weber, les agglomérations continuer à dicter leur conduite aux cantons périphériques. Selon  lui, le Valais ne doit pas monter au front tout seul et il se réjouit de voir qu’ailleurs aussi, même tardivement,  on a commencé la récolte des signatures.

Quant à l’argument du laxisme des autorités valaisannes en matière d’aménagement du territoire, Jean-René Fournier, non sans reconnaître quelques erreurs, le contredit en citant l’article 108 de la Constitution. En résumé ce dernier stipule que «la Confédération encourage la construction de logements (…), l’acquisition de terrains en vue de la construction de logements, (…) l’abaissement du coût du logement».

Le président de l’UVAM peut donc affirmer que notre canton a respecté au mieux la Constitution dans ce domaine. Il dit aussi ne pas comprendre les initiants. «Même si je ne la défends pas, l’initiative me paraît un moyen efficace pour conserver les meilleures terres agricoles, celles du Plateau. Or, en cas d’acceptation du contre-projet, le contraire se produirait. On les ouvrirait à la construction alors que l’on dézonerait de moins bonnes terres, les parcelles arides de nos vallées, qui, constructibles ou non, servent déjà pour la plupart à l’élevage extensif.»

L’Info

La collecte des signatures s’arrêtera à mi-septembre, le temps de les contrôler avant de les amener au palais Fédéral le 4 octobre. Le peuple devrait se prononcer au printemps sur la loi et en automne sur l’initiative en cas de refus de cette dernière.

Attention à ne pas mettre les signatures de personnes de communes différentes sur la même feuille, toutes seraient invalidées. On peut envoyer un formulaire par signature si nécessaire. 

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