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Affrontements meurtriers en plein cœur de Bangkok

Les militaires ont ouvert le feu hier sur les manifestants antigouvernementaux lors d'affrontements en plein centre de Bangkok qui ont fait au moins dix morts et 125 blessés. Quant au pouvoir, il tentait de priver les «chemises rouges» de tout ravitaillement.

15 mai 2010, 11:32

Neuf hommes et une femme ont été tués dans les violences qui ont éclaté dans le centre de la capitale et ont duré toute la journée, et 125 personnes ont été blessées, selon le centre de secours de la capitale. Trois journalistes figurent parmi les blessés: un photographe du quotidien thaïlandais «Matichon», un cameraman canadien de la chaîne de télévision France 24 et un autre cameraman de la chaîne câblée thaïlandaise Voice-TV.

Les leaders «rouges», eux, ont accusé le premier ministre Abhisit Vejjajiva d'avoir commencé «la guerre civile» et exigé le retrait des troupes autour du quartier qu'ils contrôlent. Les heurts ont commencé en début de matinée lorsque l'armée a tenté de progresser en direction d'une avenue tenue par les manifestants. Ces derniers ont «tenté d'intimider les autorités avec des armes», selon le colonel Sunsern Kaewkumnerd, porte-parole militaire.

Des échanges de coups de feu nourris ont été entendus à plusieurs reprises, jusqu'en milieu d'après-midi, le long de la limite sud du quartier touristique et commercial de Bangkok. Les «rouges» occupent cette zone depuis début avril.

Officiellement cependant, ces affrontements ne préfiguraient pas une opération pour déloger tous les manifestants par la force. L'armée cherche à étrangler les «rouges» sur le plan logistique dans l'espoir de réduire au minimum le nombre de manifestants. Ces derniers se retrouvent désormais sans électricité, sans approvisionnement en eau et nourriture, et sans passage des camions poubelles.

En moins de 24 heures, la capitale a sombré dans un nouvel engrenage de violences, après dix jours au cours desquels les négociations avaient repris le dessus entre le premier ministre et les leaders «rouges». Jeudi soir, des heurts avaient déjà fait un mort et au moins onze blessés, dont un général renégat pro-rouge, Khattiya Sawasdipol, grièvement atteint par balle et qui se trouve dans un état critique.

L'état d'urgence, décrété à Bangkok début avril, a été étendu à 15 autres provinces du Nord et du Nord-Est, bastion des «rouges». Face à la dégradation de la situation dans la capitale, les Etats-Unis et le Canada ont fermé leurs ambassades et le Royaume-Uni a annoncé qu'il allait également fermer sa mission diplomatique.

La Suisse a actualisé hier ses recommandations aux voyageurs, après les nouvelles violences à Bangkok. Elle continue à déconseiller les voyages non urgents dans la capitale thaïlandaise et prévient que son ambassade peut être difficile d'accès. L'ambassade de Suisse à Bangkok se situe à proximité immédiate du quartier commercial, zone occupée par les manifestants. Cela «peut entraîner des difficultés d'accès temporaires pour les visiteurs», a fait savoir hier le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) sur son site internet.

Le DFAE conseille toujours aux personnes qui voyagent individuellement de signaler leur présence à l'ambassade de Suisse à Bangkok en indiquant leurs coordonnées, un itinéraire de voyage et des adresses de contact en Thaïlande et en Suisse. /ats-afp

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