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Affaire Vaux-sur-Morges: affrontement d'experts au procès dès mercredi

Le procès de l'homme accusé d'avoir tué sa belle-mère, municipale de Vaux-sur-Morges (VD) débute mercredi à Renens.

18 mai 2012, 10:56
Meurtre ou mystère? Le procès de l'homme accusé d'avoir tué sa belle-mère, municipale de Vaux-sur Morges (VD), s'ouvre mercredi. Le généticien français clame son innocence depuis deux ans et demi dans un drame sans preuve véritable. Une bataille d'experts est attendue.
La tragédie remonte au soir du 9 janvier 2010. La victime, une femme de 66 ans, est retrouvée inanimée par son beau-fils. Généticien de 46 ans, auteur de plusieurs livres, il est rapidement soupçonné du meurtre.)

Meurtre ou mystère? Le procès de l'homme accusé d'avoir tué sa belle-mère, municipale de Vaux-sur Morges (VD), s'ouvre mercredi. Le généticien français clame son innocence depuis deux ans et demi dans un drame sans preuve véritable. Une bataille d'experts est attendue.

La tragédie remonte au soir du 9 janvier 2010. La victime, une femme de 66 ans, est retrouvée inanimée par son beau-fils. Généticien de 46 ans, auteur de plusieurs livres, il est rapidement soupçonné du meurtre. Placé en détention préventive, l'homme n'avoue rien et demande à plusieurs reprises, en vain, sa mise en liberté.

L'accusé est desservi par son étrange comportement ce soir-là. Il reconnaît avoir transporté le corps de sa belle-mère et tenté de la ranimer. Il admet avoir nettoyé les lieux et s'être ensuite changé.

Indices de culpabilité

Dans un bref acte d'accusation, Eric Cottier, procureur du canton de Vaud, a renvoyé le prévenu devant le Tribunal criminel pour meurtre. Pas pour assassinat, ce qui impliquerait des circonstances particulièrement odieuses, explique-t-il.

Environ 25 témoins et de nombreux experts sont attendus à la barre durant une semaine. Après une enquête de deux ans et trois mois et une dizaine de classeurs fédéraux, "des indices de culpabilité existent". "J'avais ce qui imposait un renvoi au tribunal" et "à l'issue des débats, je déterminerai ma position en vue du réquisitoire", résume Eric Cottier.

Une tierce personne?

"Depuis le premier jour, l'accusé conteste absolument toute responsabilité", affirme de son côté Stefan Disch, un des défenseurs du scientifique. "Ce qui s'est passé, nous n'en savons rien. L'accusé a découvert le corps et a paniqué. L'enquête corrobore cette explication, aujourd'hui encore plus qu'avant", souligne l'avocat.

"C'est possible qu'il s'agisse d'un homicide commis par une tierce personne", poursuit Stefan Disch. Par rapport à l'accusé, "il n'y a aucun mobile, ni auparavant ni le jour même. La journée du drame est tout à fait normale", ajoute-t-il en relevant que "la situation des enquêteurs semble la même aujourd'hui qu'il y a deux ans. Rien n'a abouti".

Indices accablants

Jacques Barillon représentera la famille de la victime. "De nombreux éléments" qui appuient la thèse de la culpabilité de l'accusé seront présentés au tribunal, annonce-t-il. "L'accusé a un penchant marqué pour la fanfaronnade: l'accusation dispose d'un faisceau d'indices convergents et accablants de nature à emporter l'intime conviction des juges", affirme l'avocat.

Selon l'autopsie, la sexagénaire a été sauvagement agressée. Elle présentait de nombreuses plaies au visage et de multiples fractures du crâne. L'arme du crime, "un objet contondant" n'a pas été retrouvé.

Bataille d'experts

Face à l'absence d'éléments matériels déterminants pour confondre l'accusé, la justice devra se forger sa conviction et se retrouvera face à une avalanche d'expertises.

La première a été réalisée par le professeur Patrice Mangin, directeur du Centre universitaire romand de médecine légale (CURML). Elle penche pour le meurtre, les lésions mortelles n'étant pas compatibles avec une chute dans les escaliers.

Malaise cardiaque

La défense a ensuite commandé une expertise à Dominique Lecomte, directrice de l'Institut médico-légal de Paris. Cette experte défend la thèse de l'accident: la municipale aurait été victime d'un malaise cardiaque et aurait chuté dans les escaliers.

Devant ces théories diamétralement opposées, le procureur a demandé un troisième avis au professeur portugais Duarte Nuno Vieira. Celui-ci confirme les conclusions du premier rapport et privilégie l'agression. Pour contrecarrer cette version, la défense a alors fait appel à un spécialiste du transit gastrique. L'expert zurichois soutient que la victime a été tuée avant 18h00, heure à laquelle l'accusé n'était pas présent.


 

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