Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Affaire Skander Vogt: doctoresse et ambulanciers rejettent tout reproche

Les deux ambulanciers et la doctoresse ont témoigné ce jeudi dans le procès de l'affaire Skander Vogt. Ils assurent avoir fait le maximum la nuit où le détenu est décédé après avoir bouté le feu à son matelas.

07 nov. 2013, 14:35
Les fuites dans l'enquête sur la mort de Skander Vogt ont conduit un journaliste du "Matin" devant le Tribunal de police de Lausanne vendredi.

Le procès de l'affaire Skander Vogt s'est poursuivi jeudi avec l'interrogatoire des deux ambulanciers et de la doctoresse appelés à Bochuz pour secourir le détenu. Tous trois ont fermement rejeté les accusations et affirmé qu'ils avaient fait le maximum en leur pouvoir.

"Je n'ai jamais imaginé que Skander Vogt ait pu rester dans une épaisse fumée depuis si longtemps", a déclaré le technicien ambulancier questionné en premier par la Cour. "Dans mon esprit, ça venait d'arriver et ça ne durait pas depuis 1h30".

Fausse impression

Pour ces deux jeunes ambulanciers appelés par la prison durant la nuit du 10 au 11 mars, la situation n'avait donc rien de gravissime à première vue. Aujourd'hui, ils contestent qu'il y ait eu dans le couloir "une forte odeur" de fumée comme ils l'avaient indiqué à l'époque.

L'incident qui venait d'avoir lieu était "maîtrisé" avec une cellule "ventilée", voilà ce qu'ils croyaient. Pourtant, ils affirment avoir été inquiets. "J'ai répété: il faut qu'on avance", indique l'ambulancier qui dit n'avoir jamais cessé de surveiller Skander Vogt toujours enfermé dans sa cellule de haute sécurité.

Pas le pouvoir nécessaire

L'ambulancier entendait des "râles" du détenu qui avait bouté le feu à son matelas par colère contre les gardiens. Avec son collègue, ils auraient voulu s'approcher de lui, mais ils n'avaient "pas l'autorité pour imposer aux gardiens d'ouvrir la grille".

Tout le monde attendait l'arrivée du DARD (forces spéciales de la police cantonale). Les versions divergent toutefois pour savoir qui avait vraiment compris que le détachement allait mettre 50 minutes pour arriver.

Formé à agir

"On pensait qu'ils allaient arriver rapidement", a souligné le deuxième ambulancier. "On est formé à agir, c'était difficile" de rester à attendre. Lorsqu'ils n'entendent plus Skander Vogt respirer, "l'état d'urgence était clair. Pour moi, le message a été transmis clairement", a répété le responsable.

"Il fallait intervenir à tout prix malgré l'absence du DARD", a renchéri la doctoresse. "Tout le monde a compris l'urgence extrême de la situation. Nous n'avons pas attendu les bras croisés", a insisté la jeune femme.

Risque de simulation

Mais après 15 minutes de réanimation, la doctoresse a dû s'arrêter et constater le décès de Skander Vogt. "Cela ne fait pas partie de mes pouvoirs" d'obliger les gardiens à ouvrir la cellule. Un des ambulanciers a également noté qu'ils avaient été avertis que le détenu pouvait "simuler" et que la prudence était de rigueur.

Le procès a commencé lundi à Renens, trois ans et demi après le drame. Neuf prévenus ont été renvoyés devant la justice, des gardiens, la directrice de piquet, un infirmier, les deux ambulanciers et la doctoresse. Ils sont principalement accusés d'homicide par négligence, d'exposition et d'omission de prêter secours. Le procès dure jusqu'à la fin du mois.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias