L'action a été organisée sans le concours du SSP (Syndicat des services publics), qui a été averti au dernier moment du débrayage. Le SSP a néanmoins repris rapidement le dossier en main et a obtenu un entretien dimanche après-midi avec la direction de Swissport, afin de transmettre les revendications des employés.
Appel au Conseil d'Etat
Ces derniers demandent notamment l'intervention du conseiller d'Etat genevois Pierre Maudet dans le dossier. Les collaborateurs se disent à bout et déclarent en avoir assez, selon leurs propres termes, "des réunions et des paroles en l'air". Ils estiment que seuls l'aéroport et le gouvernement genevois peuvent répondre à leurs préoccupations.
"Nous soutenons le mouvement", a relevé devant la presse dimanche après-midi, Yves Mugny, secrétaire central du SSP. A ses yeux, le débrayage dimanche des employés de Swissport doit être interprété comme un cri d'alarme. Il a admis que le syndicat n'avait pas pris la mesure de l'ampleur du malaise des salariés.
"Nous ne pensions pas qu'une telle action spontanée interviendrait si vite", a relevé M. Mugny. Aujourd'hui, selon le syndicaliste, "il y a une urgence pour une intervention politique", car les feux se multiplient à l'aéroport de Genève. Outre Swissport, un conflit est en cours à Gate Gourmet et les négociations à SR Technics patinent.
Un problème général
La problématique rencontrée chez Swissport se retrouve auprès de l'ensemble des entreprises travaillant à l'aéroport, a relevé Hans Oppliger, secrétaire syndical de la section trafic aérien au SSP. La logique se résume selon lui à augmenter la productivité, diminuer les effectifs et favoriser les contrats précaires et les auxiliaires.
Pour M. Oppliger, il n'est plus possible de discuter entreprise par entreprise et les autorités politiques doivent maintenant prendre des mesures. A ses yeux, il faut d'urgence instaurer une réglementation qui protège les salariés. "On ne s'en sortira pas sans une décision claire à ce niveau", a ajouté M. Mugny.
Les employés de Swissport sont déterminés à reprendre leur mouvement s'ils n'obtiennent pas satisfaction. Ils demandent notamment le rétablissement de l'ensemble des conditions de la convention collective de travail (CCT) signée en 2012. Ils réclament aussi que l'entreprise cesse de vouloir tirer les usages vers le bas.
Trafic légèrement perturbé
Le débrayage des employés de Swissport a quelque peu perturbé le fonctionnement de l'aéroport. Une partie des bagages des voyageurs n'a plus été chargée et déchargée des avions pendant près de deux heures et demie. Conséquence, le tarmac de l'aéroport est arrivé à saturation. Des retards au décollage ont été enregistrés.
A l'aéroport de Genève, Swissport s'occupe d'envrion 70% des bagages. Le reste de l'activité est entre les mains de l'entreprise Dnata. Selon le SSP, les conditions de travail chez Dnata sont encore plus dures qu'à Swissport. Le syndicat aimerait que la CCT de Swissport s'applique à toute la branche.