Une «boîte noire» ou encore un avertisseur de somnolence dans votre voiture? Ce sont là deux assistances à la conduite parmi d’autres, qui sont prévues par la nouvelle réglementation européenne, reprise par la Suisse. Elles entreront en vigueur par étapes sur plusieurs années. Première échéance: le 6 juillet prochain. Ne sont concernés dans un premier temps que les nouveaux types de véhicules, à savoir les modèles de nouvelle génération avec des équipements supplémentaires ou des innovations (carrosserie ou motorisation, par exemple) nécessitant une homologation. Deux ans plus tard, toutes les voitures neuves devront également bénéficier de ces dispositifs. Adaptateur de vitesse

Parmi eux, une «boîte noire». Sa fonction: enregistrer la vitesse, les décélérations, les accélérations, les tonneaux ainsi que l’activation d’autres fonctions du véhicule (airbags, éclairage, clignotants, etc.). Et ce, cinq secondes avant un accident et jusqu’à sa fin. Ces données sont «enregistrées localement et ne peuvent donc pas être piratées à distance», assure Marina Kaempf, porte-parole à l’Office fédéral des routes (OFROU). Elles ne sont accessibles «qu’aux personnes à qui le détenteur du véhicule a donné accès». Et également à la police et aux autorités, ajoute Laurent Pignot, porte-parole au Touring Club Suisse (TCS).

Cet appareil ne peut ainsi pas remarquer un panneau 30 km/h valable seulement la nuit et va donc ralentir automatiquement la voiture de jour également.

Laurent Pignot, porte-parole au Touring Club Suisse

Autre innovation majeure: un système d’adaptation intelligente de la vitesse. Il détecte la signalisation sur la route et, le cas échéant, peut ralentir le véhicule. Cette fonction est cependant désactivable. Laurent Pignot estime que l’adaptateur de vitesse nécessite encore des améliorations. «Cet appareil ne peut ainsi pas remarquer un panneau 30 km/h valable seulement la nuit et va donc ralentir automatiquement la voiture de jour également», avertit-il.

Protégé contre les cyberattaques

Dans le futur, les conducteurs pourront aussi compter sur un avertisseur de perte d’attention ou de somnolence, sur un détecteur d’obstacles en marche arrière (avec freinage automatique si nécessaire) ou encore sur un système de protection contre les cyberattaques. «Même si les voitures seront davantage vulnérables à celles-ci, les gains en termes de sécurité sur la route seront plus importants», juge Laurent Pignot.

Ces assistances ont pour but de prévenir, d’empêcher les accidents.

Nicolas Kessler, porte-parole du Bureau de prévention des accidents

Comment le Bureau de prévention des accidents (BPA) perçoit-il ces évolutions? «Malgré toutes les assistances, le conducteur doit rester maître de son véhicule en toutes circonstances», insiste le porte-parole Nicolas Kessler. «On ne parle pas ici de conduite autonome, mais bien d’assistance! Ces dernières peuvent être d’une grande aide quand un signal indique que la voiture est en train de quitter sa trajectoire ou qu’un freinage d’urgence s’enclenche lorsqu’un obstacle apparaît sur la chaussée. L’avertisseur en cas d’endormissement peut sauver une vie, notamment sur l’autoroute, vu la vitesse. Ces assistances ont pour but de prévenir, d’empêcher les accidents», souligne le responsable.

Avec l’éthylomètre?

Du côté des importateurs de voitures, on voit également cette nouvelle réglementation d’un bon œil. «Tout ce qui peut conduire à réduire le nombre de morts et de blessés sur nos routes est bienvenu», salue François Launaz, le président d’auto suisse. Parmi tous ces nouveaux systèmes introduits par la nouvelle réglementation de l’UE, il y a un cas particulier: l’éthylomètre antidémarrage. «Seuls sont prescrits l’interface, ainsi que le câblage en vue d’une installation ultérieure éventuelle», précise Marina Kaempf. Pas sûr cependant que cet appareil soit utilisé en Suisse dans le futur, au grand dam du BPA.

«Dans son message, le Conseil fédéral propose de renoncer à certaines mesures du programme Via Sicura, dont l’éthylomètre antidémarrage destiné uniquement aux conducteurs en état d’ébriété récidivistes», indique ainsi la porte-parole de l’OFROU. Principal argument du gouvernement: le coût excessif de ce dispositif par rapport au nombre très restreint de personnes concernées.

Deux roues exemptés

Ces nouvelles assistances vont progressivement se généraliser, mais ne concerneront que les nouveaux véhicules. Cars et camions neufs seront également dotés de ces dispositifs, d’ici à 2029. Même si les deux-roues en seront exemptés, ils pourraient indirectement profiter de ces aides à la conduite. «Les nouvelles assistances des voitures permettront d’améliorer la sécurité de tous les usagers de la route, y compris des piétons et des deux-roues», estime Nicolas Kessler.

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