Les chiffres donnent le tournis. En Suisse, plus d’une femme sur dix (12%) dit avoir eu un rapport sexuel contre son gré au moins une fois dans sa vie, et même plus d’une sur cinq (22%) évoque un acte sexuel non consenti. L’enquête de l’organisation Amnesty international, réalisée cette année par l’institut gfs.bern auprès de 4495 femmes de 16 ans et plus, fait réagir. Entretien avec Manon Schick, directrice générale d’Amnesty Suisse.
Sans entrer dans le voyeurisme, que doit-on comprendre par «acte sexuel non consenti»?
Cette dénomination comprend le viol et les actes ressentis comme un viol (pénétration anale ou fellation), mais aussi d’autres types d’agression sexuelle, sans pénétration, mais dépassant l’attouchement. Ce sont ces agressions au sens large qui ont été subies par 22% des femmes de Suisse au moins une fois dans leur vie.
Par contre, ces 22% ne prennent pas en compte le harcèlement. Or environ...