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12 mois requis contre l'ex-directeur de l'école de commerce de Sierre

Douze mois de prison avec deux ans de sursis pour lésions corporelles graves envers une professeure de l'établissement. C'est la peine requise par le procureur contre l'ex-directeur de l'école de commerce de Sierre. Le procureur s'est donc rallié premier jugement du Tribunal de Sierre.

23 mai 2013, 14:54
Une peine de douze mois a été requise par le procureur contre le prévenu.

Un ancien directeur d'une école de commerce a comparu jeudi en appel devant le Tribunal cantonal du Valais pour lésions corporelles graves envers une professeure. Le procureur s'est rallié au jugement de première instance et a requis douze mois de prison avec deux ans de sursis.

Le procureur Olivier Vergères n'a pas participé à l'audience et a fait transmettre ses propositions par écrit quelques minutes avant l'ouverture des débats. Son absence a été fortement déplorée par les deux parties: "le comportement du ministère public n'est pas digne de la fonction de procureur!", a lancé Michel Ducrot, avocat de la défense.

Aucune des parties n'a demandé lecture des propositions écrites du procureur. Ces dernières concluent notamment que l'ex-directeur d'école "a infligé sciemment" à la victime "des atteintes répétées à son intégrité physique et psychique".

Ces atteintes se sont concrétisées notamment par "des gestes déplacés, des paroles désobligeantes et/ou provocantes, parfois à connotation sexuelle, des reproches sur son apparence ou ses relations". Au vu de la gravité des actes, portés de plus par un supérieur hiérarchique, et par leur répétition durant plusieurs années, l'ex-directeur d'école s'est rendu coupable de lésions corporelles graves", estime le procureur.

Olivier Vergères a requis une peine privative de liberté de douze mois avec deux ans de sursis et une amende de 3000 francs. Il s'est rallié ainsi au jugement du tribunal de Sierre du 25 septembre 2012.

Déni profond et durable

Me Eric Boyer a rappelé l'enfer qu'a vécu sa cliente - absente à l'audience - depuis son engagement dans l'école sierroise en 1997 jusqu'à la démission de l'ancien directeur, cinq ans plus tard. "Ma cliente a été l'objet de harcèlement psychologique, sexuel et moral. Les autorités médicale, judiciaire et politique l'ont reconnu", a-t-il souligné.

Depuis 2002, une bataille judiciaire "rajoute à la souffrance de ma cliente". Durant toutes ces années, elle a vu sa santé se dégrader fortement. "Aujourd'hui et pour l'avenir, les médecins émettent un pronostic réservé. Un jugement reconnaissant les fautes de l'accusé lui permettrait enfin de faire le deuil", a plaidé Me Boyer.

L'avocat a pointé du doigt l'absence de repentir de l'accusé. "Il a explosé la vie de ma cliente et il vit dans un profond et durable déni", a-t-il affirmé.

Acquittement demandé

L'avocat de l'ex-directeur d'école, Me Michel Ducrot, a demandé l'acquittement de son client. Selon lui, aucun témoignage ne confirme les déclarations de harcèlement de la professeure et aucune preuve ne vient appuyer les faits reprochés.

Selon lui, aucune expertise n'atteste de troubles psychiques durant la période où la plaignante était confrontée à son supérieur hiérarchique. "L'atteinte à sa santé est due aux multiples procédures judiciaires engagées ensuite", a souligné Me Ducrot.

"Il n'y a pas de lien entre le prétendu harcèlement et l'état de santé de la plaignante", estime l'avocat. Et en conséquence, son client ne peut, selon lui, être rendu coupable de lésions corporelles graves.

L'accusé a reconnu devant la cour ne "pas avoir fait tout juste" durant ces années à la tête de l'école sierroise, "mais jamais je n'ai fait de harcèlement psychologique et encore moins sexuel", a-t-il affirmé. Le Tribunal cantonal rendra son verdict ultérieurement.

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