Le mythique Grand Raid et ses 125 km (pour 5000 m de dénivelé), dans sa version longue entre Verbier et Grimentz, reste, hors canton, la course préférée des vététistes neuchâtelois.

Ils seront environ 170 (presque 10% du total des inscrits) à se lancer samedi 19 août sur les différents parcours de la 33e édition, accompagnés par une chaleur qui deviendra vite caniculaire.

L’une des dernières grandes classiques du genre en Europe et son terrible Pas de Lona (que l’on ne peut pas franchir sur le vélo) demeurent un graal et une épreuve initiatique pour de nombreux vététistes romands. Avec un départ à choix de Verbier, de Nendaz (93 km), d’Hérémence (68 km) ou d’Evolène (38 km).

Pour moi, le Grand Raid, c’est le Pas de Lona.

Loïc Blanc, 25e l’année dernière

Même si, avec quelque 1700 inscrits (le grand soleil annoncé pourrait «doper» le nombre de participants de dernière minute), le Grand Raid est loin de ses belles années et même de sa moyenne (2363 coureurs).

Le rendez-vous valaisan, aux paysages grandioses mais au tracé un peu trop roulant pour les puristes, a visiblement pris le pari, pour conserver un «peloton» assez fourni, de rendre ses épreuves toujours plus accessibles.

Un Chaux-de-Fonnier teste la nouveauté

2023 est ainsi l’année où pour la première fois, des vététistes populaires (et des pilotes de gravel) pourront parcourir une version «rabotée» du Grand Raid, en partant d’Evolène et en contournant les 2800 m d’altitude du Pas de Lona par le village de Nax.

A quelques heures de la 33e édition, ils ne sont qu’une bonne soixantaine (dont un seul Chaux-de-Fonnier) d’inscrits sur ces 54 km (+2000 m) sans difficulté technique.

Une hérésie? Ce format inédit fait en tout cas débat chez les cyclistes neuchâtelois.

En Suisse, la vie devient compliquée pour ces grandes épreuves populaires.

Emilien Barben, 14e du Grand Raid en 2022

«Pour moi, le Grand Raid, c’est le Pas de Lona. Le parcours n’est globalement pas très intéressant, mais le profil devient plus dur au fil des kilomètres. Et quand j’arrive là-haut après plus de cinq heures d’effort, dans cette ambiance si particulière, j’en ai les frissons. J’ai le sentiment qu’en supprimant cette difficulté, même s’il ne s’agit que d’une variante, les organisateurs se perdent», estime le Loclois Loïc Blanc (26 ans), récent troisième de l’impitoyable MB Race à Megève (FRA).

Ancien vainqueur de l’épreuve aux départs d’Hérémence et de Nendaz, et quatorzième l’an dernier sur la distance reine, Emilien Barben (31 ans) salue, lui, cette nécessaire volonté de se réinventer. «Ce parcours trouvera peut-être son public. En Suisse, la vie devient compliquée pour ces grandes épreuves populaires.»

Le Neuchâtelois cite «des contraintes logistiques et administratives toujours plus importantes et une jeune génération moins passionnée par le sport de compétition».

Un problème logistique

Troisième du classement général de l’Alpine Bike Cup, un circuit de classiques dont fait partie le Grand Raid, Loïc Blanc ajoute que l’épreuve valaisanne «pose un problème logistique aux participants», qui partent d’une vallée pour finir la course dans une autre.

«Rapprocher les sites de départ et d’arrivée sans trop dénaturer le Grand Raid semble possible, mais l’histoire de la course a aussi son importance», note Emilien Barben.

Les Mondiaux en 2025

Pour le coureur de Chez-le-Bart, le Grand Raid reste «une référence incontournable, en Suisse alémanique aussi».

Le plateau s’annonce relevé ce week-end et il le sera encore plus en 2025, année où le Grand Raid fera office de parcours du marathon des Mondiaux de VTT.

VTT: quoi, un Grand Raid sans le Pas de Lona, vraiment?

La 33e édition de l’épreuve valaisanne propose une nouvelle variante destinée aux coureurs populaires, qui fait débat chez les vététistes neuchâtelois.