C'était un match piège et le NUC est tombé dedans, plutôt piteusement. Après avoir failli remporter la première manche (elles étaient en position de force à 17-20 et ont bénéficié d'une balle de set à 23-24), les Neuchâteloises avaient pourtant semblé retrouver une certaine aisance lors de la deuxième. Mais c'était du volleyball Copperfield, une parfaite illusion, crûment dévoilée lors des troisième et quatrième sets où le NUC - à chaque fois mené 8-2... - a sombré comme un vieux tonneau de béton désarmé.
En fin de rencontre, Philipp Schütz a même cessé de coacher, ses applaudissements et encouragements cédant la place à des hochements de tête désabusés et de profonds soupirs...
«Vraiment pas bon»
«Ce n'était vraiment pas bon», avoue-t-il en recomptant les 31 fautes directes de ses joueuses. «Un point sur trois, on l'a donné à l'adversaire, impossible de gagner.» L'entraîneur neuchâtelois est forcément déçu. «Surtout surpris... J'avais vraiment un bon feeling avant ce match. Et au moment où je croyais que l'équipe allait faire un pas en avant, elle en fait deux en arrière. Il y a zéro stabilité. On a pris une étrangère de plus et on n'arrive pas à montrer qu'on est meilleur que l'année dernière. C'est plutôt le contraire!»
Le NUC est en manque de cohésion, d'harmonie. «Je ne vois pas sur le terrain les mêmes joueuses qu'à l'entraînement», assure Philipp Schütz. «Elles sont crispées, pas du tout en confiance, je suis pourtant sûr qu'il ne manque pas grand-chose...» Le boss prend aussi sur lui. «Je n'ai pas encore trouvé la solution pour les rendre plus tranquilles. On va continuer à bosser dur. Désormais, il y aura plus de pression sur les filles de la part du comité, et c'est normal. J'espère que cela les poussera vers l'avant.»
Petite suffisance coupable
Jo Gutknecht confirme: «Les dirigeants ne peuvent pas être satisfaits après une prestation comme ça», souffle la présidente. «Je veux voir une équipe qui va chercher la victoire, pas qui l'attend comme si elle lui était due. En volleyball, les succès tout cuits n'existent pas. On fait preuve d'une petite suffisance coupable. On a de bonnes joueuses, et on pense que la seule liste de notre contingent suffira pour effrayer tout le monde. Mais ce qui fait gagner des matches, c'est ce que l'on montre sur le terrain, rien d'autre.»