Cette réussite a suffi pour que s'établisse le nouveau pointage intermédiaire de la série: Bienne trois, Bâle zéro. Ça fait tout bizarre de l'écrire... Le regard glacial, la poignée de main polaire, Heinz Ehlers n'en a cure. «Non, je ne reste pas froid à ce qui nous arrive, je suis seulement concentré sur notre objectif», se défend le Danois. «Je ne veux montrer aucun signe d'euphorie à l'équipe. L'euphorie est notre pire ennemi. C'est important que tout le monde garde les deux pieds sur terre. Les joueurs savent qu'ils ne sont pas encore arrivés, qu'ils ont une dernière marche à franchir, sans doute la plus difficile.» Et demain, la pression sera énorme sur leurs épaules.
Ehlers le joueur était de l'équipe de 1994, celle qui avait de justesse sauvé sa peau en LNA. Ehlers l'entraîneur pourrait être de l'équipe de 2008, celle qui pourrait montrer que le sport sans le «gros argent» peut aussi conduire à l'élite. Mais en LNA, les Seelandais n'y sont pas encore. L'arrivée de Benoît Laporte à la bande, les retours de Justin Papineau et Ralph Stalder, autant d'éléments qui ont encore bonifié le HC Bâle. Depuis l'ouverture de la série, les Rhénans progressent à chaque manche.
«On perd 1-2, mais il faut voir ce qu'on leur a offert!», s'emporte le successeur de Glen Williamson. «Avant le match, je n'ai eu qu'un seul entraînement, samedi matin, pour bouger les choses. Je ne suis pas un faiseur de miracles. On a travaillé les situations spéciales et, arrivé au soir, tout est déjà oublié! A force d'avoir subi les événements toute la saison, cette équipe est très vite résignée. Et pourquoi brûle-t-elle autant d'énergie à discuter avec l'arbitre?» En villégiature helvétique, le Franco-Canadien a été accosté jeudi soir, au Stade de glace, par Beat Kaufmann, le manager bâlois. «Comme les play-off n'ont pas bien tourné en DEL, j'ai encore faim de hockey», confie le coach de Nuremberg. Premiers de la saison régulière, ses Ice Tigers ont chuté d'entrée en séries. Comme Berne chez nous...
L'effet Laporte devrait se faire sentir d'ici à mardi. Avant la quatrième manche, le Québécois aura eu un peu de temps pour imprimer sa volonté au HC Bâle. «Trois jours pour gommer huit mois de mauvaises habitudes», résume-t-il. «Il y aura du changement dans l'alignement, c'est certain.»
Bienne trois, Bâle zéro. Les Seelandais mènent le bal. La LNA, ils la voient, ils la sentent. Demain, elle s'invitera peut-être à la maison. Treize ans après... /LKL
BÂLE - BIENNE 1-2 (1-1 0-1 0-0) Saint-Jacques: 5122 spectateurs. Arbitres: MM. Mandioni, Mauron et Rebillard. Buts: 12e Ehrensperger (Brägger, Tschantré) 0-1. 17e Papineau (Hauer, Stalder, à 5 contre 3) 1-1. 40e (40?00??) Miéville (Tschantré, Tuomainen, à 5 contre 4) 1-2. Pénalités: 7 x 2? contre Bâle, 6 x 2? contre Bienne. Bâle: Züger; Stalder, Hauer; Horak, Wüthrich; Gerber, Randegger; Collenberg; Voegele, Papineau, Rubin; Nüssli, Camenzind, Rieder; Schnyder, Tschuor, Della Rossa; Studer, Fuchs, Walker. Bienne: Wegmüller; Diethelm, Thommen; Kparghai, Fröhlicher; Gossweiler, Reber; Weisskopf; Tuomainen, Miéville, Brägger; Truttmann, Tschantré, Korsch; Beccarelli, Peter, Ehrensperger; Pasche, Wetzel, Zigerli; Tuffet.