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Un juge de paix

Stéphane Lambiel connaît des problèmes avec le triple axel. Cet élément est pourtant un passage obligé pour le Valaisan Le triple axel. Un passage obligé pour qui prétend conquérir les honneurs suprêmes dans le patinage masculin. Les meilleurs de la planète glace - le Russe Plushenko et le Français Joubert en tête - maîtrisent cet élément le plus souvent sans aucun problème. Ce n'est malheureusement pas le cas de Stéphane Lambiel qui, depuis quelque temps, prend la mauvaise habitude de buter sur le plus difficile de tous les triples sauts. Or, c'est de sa faculté à apprivoiser celui-ci que déprendra une bonne partie de sa réussite à Lyon, où il fera son entrée en lice cet après-midi à 13 h 30 dans le programme court, alors que ses deux plus dangereux rivaux (Plushenko et Joubert) sont attendus, respectivement, à 14 h 40 et 16 h 15.

20 janv. 2006, 12:00

Le triple axel, donc. «C'est le saut le plus capricieux du patinage, celui où il y a le moins de maîtrise et le plus de peur» estime Philippe Candeloro, l'inoubliable mousquetaire des Jeux de Nagano. Normal, contrairement à tous les autres (toeloop, salchow, rittberger, flip et lutz), c'est le seul où le patineur s'élance de face et où il doit, par conséquent, effectuer une demi-rotation supplémentaire. Le Norvégien Axel Paulsen l'inventa en 1882 et lui donna son nom, l'Américain David Jenkins fut le premier à le réussir en triple rotation, en 1960.

«C'est le saut le plus capricieux»

Stéphane Lambiel, lui, et cela depuis toujours, éprouve mille peines à assurer ce triple axel là où, étonnamment, le quadruple toeloop, même décliné en combinaison avec un triple, lui réussit beaucoup mieux. Ainsi, cette saison, le champion du monde en titre, qui a disputé quatre concours jusqu'ici, a balbutié voire le plus souvent carrément raté le roi des triples sauts à la Coupe de Chine à Pékin, à la Coupe de Russie à Saint-Pétersbourg et aux championnats de Suisse à Biasca. Juste avant Noël à Tokyo, lors de la finale du Grand Prix, le Valaisan l'a pourtant réussi lors du programme court avant de le louper à nouveau complètement le lendemain lors du programme libre.

A Lyon, les entraînements auxquels le Petit Prince de Saxon s'est livré à la patinoire Charlemagne n'ont pas été pour le rassurer, lui qui s'est refusé à toute déclaration et qui s'est enfermé dans sa bulle avant le programme court de ce jour. Un mauvais signe?

«Il a un gros problème»

«Stéphane Lambiel, il a assurément un gros problème sur le triple axel» constate, pour sa part, un Brian Joubert sacré champion d'Europe il y a deux ans à Budapest et qui, contrairement au Suisse, joue la carte de la décontraction, de la transparence et du dialogue. Un problème qui, s'il n'arrive pas à le résoudre, pourrait coûter cher au Valaisan, non seulement ici à Lyon mais surtout dans un mois à Turin. Un triple axel bien exécuté rapporte en effet 7,5 points, que ce soit dans le programme court ou dans le programme libre. Une récompense qui peut être gratifiée d'un bonus allant jusqu'à 3 points supplémentaires (donc 10,5 points au total) si le saut est exécuté de manière parfaite. Un double axel, lui, ne vaut que 3,3 points.

Autant dire que Lambiel, dont les inimitables pirouettes ne pourraient compenser que partiellement cet étonnant déficit technique (ou mental?), a tout intérêt à faire un sort aussi vite que possible à ce qui devient gentiment sa bête noire s'il entend pouvoir rivaliser non seulement avec Joubert mais surtout avec Evgueni Plushenko qui, après ses malheurs de la saison dernière et une double opération aux adducteurs, apparaît comme le favori logique de cette saison olympique. Cet après-midi à 13 h 30? / ALA-ROC

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