Ce soleil, cette chaleur, mettent en valeur les parcs innombrables de Berlin, où l?on voit des humains de toutes tailles profiter des ombres généreuses et étalées des grands arbres. Il faut dire que les parcs sont des parcs, et pas des nids à pelouses. Je m?explique: à Berlin, on installe avec beaucoup d?imagination, dans les parcs, de grands jouets en bois pas forcément sophistiqués mais de tous aspects parfois fascinants pour les enfants. Ils ont aussi à leur disposition d?immenses surfaces de sable où ils jouent comme ils le veulent. C?est la plage, la mer en moins. Et sur les pelouses qui n?en sont pas, parce qu?on y laisse pousser l?herbe un peu comme elle le veut, les mômes jouent au foot ou à ce qui leur fait plaisir. On ne plante pas non plus au milieu de ces pelouses ? plutôt champs que pelouses ? des massifs de fleurs précieuses qui justifieraient qu?on interdise aux enfants d?approcher. C?est ainsi qu?un air de liberté flotte dans ces parcs publics où ça ne sent pas le gardien, le surveillant, l?empêcheur de jouer et de vivre en rond.
J?ai passé hier un peu de temps dans un de ces parcs. J?y ai vu les petits jouer aux pirates, un homme installer son hamac pour y bouquiner un peu, une meute de morveux choisir le coin où visiblement ils allaient fêter un anniversaire et, bien sûr, j?ai vu arriver quatre gamins avec un ballon, car le ballon roule encore en Allemagne, même si pour la finale, c?est raté. Oui, c?est comme ça, ici. Les pelouses, on les pratique, on les utilise, on y passe du bon temps. Comme je me suis senti loin, dans les parcs berlinois, de toutes ces belles pelouses helvétiques qui ne sont que regardées, admirées, contournées, mais jamais piétinées. Il n?y aurait pas quelque chose qui cloche quelque part?