En enlevant sa septième finale en Grand Chelem, Roger Federer serait déjà, à 24 ans et demi, à mi-parcours du fabuleux record des 14 titres majeurs cueillis par Pete Sampras. Avec un deuxième succès à Melbourne, il serait aussi le premier joueur à avoir remporté trois tournois du Grand Chelem de rang depuis ce même Pete Sampras il y a 12 ans. Enfin, un septième titre du Grand Chelem lui permettrait d'égaler le palmarès de John Newcombe, John McEnroe et Mats Wilander.
Accroché par Tommy Haas et Nikolay Davydenko, Roger Federer s'est pleinement rassuré face à Nicolas Kiefer (No 21). Il s'est imposé en quatre sets, 6-3 5-7 6-0 6-2, face à un joueur qui l'avait réellement inquiété l'an dernier tant à Wimbledon qu'à Flushing Meadows. Mais à Melbourne, le Bâlois fut irrésistible dans les deux dernières manches. Il ne laissait que deux jeux à Kiefer pour boucler ces deux sets en à peine une heure. Il fut notamment remarquable en coup droit pour élever le niveau de son jeu de manière considérable après la perte de la deuxième manche.
«Une demi-finale d'un tournoi du Grand Chelem n'est pas une rencontre comme les autres, expliquait Federer. Cela demeure pour moi un match «énorme»! Je suis vraiment heureux de l'avoir négocié de cette manière. Soulagé aussi dans la mesure où je n'oublie pas que la route vers la finale dans un tournoi du Grand Chelem est très longue. Je ne voulais pas, comme l'an dernier, échouer aussi près du but.» En 2005, alors qu'il était le tenant du titre, son parcours s'était arrêté au stade des demi-finales malgré une balle de match face à Marat Safin.
Il lui reste, maintenant, à conclure. Cette finale de Melbourne sera la sixième de l'ère Open qui opposera le No 1 du tableau à un joueur qui n'est pas classé tête de série. Les cinq premières fois, la victoire était revenue au No 1. On rappellera que Roger Federer n'a perdu qu'un set en trois rencontres face à Marcos Baghdatis. Il y a trois semaines, il a battu le Chypriote en quart de finale à Doha 6-4 6-3 sans connaître de véritable problème.
«En trois semaines, je ne crois pas que son jeu se soit métamorphosé, remarque le Bâlois. Mais Baghdatis est aujourd'hui en pleine confiance. Il mérite sa place en finale après des victoires sur des joueurs de la trempe de Roddick, Ljubicic et Nalbandian. C'est un joueur qui a du talent. Il est rapide. Il peut s'appuyer sur une excellente première balle. A Doha, j'avais livré un match solide. Dimanche, je sais que je devrai jouer encore mieux pour le battre dans une finale au meilleur des cinq sets.»
«Je ne sais pas si j'ai encore une petite marge d'ici dimanche, poursuit Federer. Mais j'estime que le niveau de mon jeu est satisfaisant. Je m'attends à un grand match de sa part. Mais je veux lui rendre la vie infernale sur le court. Que la victoire soit extrêmement dure à obtenir pour lui...» Impossible?
Roger Federer ne sera pas le seul joueur suisse à disputer une finale demain à Melbourne. Martina Hingis participera en effet à celle du double mixte, associée à l'Indien Mahesh Bhupathi. Ils seront opposés au Canadien Daniel Nestor et à la Russe Elena Likhovtseva. Si elle compte neuf titres du Grand Chelem en double dames à son palmarès, la Saint-Galloise ne s'était encore jamais qualifiée pour une finale de double mixte que ce soit à Melbourne, Paris, Londres ou New York. /si