Tu joues à la fourche ou défourche? Dans la bouche d'un pote de camp de ski la question sent la bière et les soirées en cabane. Dans celle de Roger Federer, - de son aveu amateur de jeu de cartes -, cela laisse échapper un léger sourire.
Un éternel enfant, ce «Rodger», d'autant qu'il précise que c'est pour l'honneur qu'il jasse volontiers. Pas comme l'ex-tennisman Andreï Chesnokov, dont les dettes de poker lui causent encore des soucis. Mais tout de même, on imagine à peine le No1 mondial marquer les coches sur une ardoise noire en lançant un «trois cartes au 8 de trèfle». Mais si cela l'a aidé à remporter un cinquième titre à Wimbledon... Il devrait peut-être se mettre à la belote afin de percer les derniers secrets de la terre parisienne. Allez «Rodger», c'est le moment de «chibrer»!
«Je chibre», ce doux vocable sortant de la bouche d'Ernesto Bertarelli. Tout simplement inimaginable! Et pourtant. Entre le boss d'Alinghi, le marin Nils Frei, le constructeur de Class America David Niklès et le directeur sportif Jochen Schürmann, les heures autour d'une table ne se comptent plus. Et ce n'était pas pour mettre en place une stratégie en vue de remporter la Coupe de l'America. Le carton; voilà ce qu'ils se tapaient en attendant que le vent se lève.
Alors, le jour où mon grand-père m'a appris à jouer au jass, j'étais loin de penser qu'il me transmettait un bagage digne des champions.