Titré en 2003 et 2004 à Houston, en 2006 et 2007 à Shanghaï, Roger Federer, s'il s'impose à Londres, égalerait le record d'Ivan Lendl et de Pete Sampras, qui ont gagné tous deux à cinq reprises ce tournoi des «Maîtres». Le Bâlois peut aborder cette ultime échéance de l'année avec un réel optimisme. Depuis l'US Open, il a gagné 16 des 18 rencontres qu'il a disputées. Il apparaît particulièrement affûté en cet automne, beaucoup plus en tout cas que son grand rival Rafael Nadal.
Le no 1 mondial n'a plus joué depuis sa défaite du 14 octobre à Shanghaï face à Jürgen Melzer. Il a fait l'impasse sur le rendez-vous de Paris-Bercy en raison de douleurs à l'épaule. Il revient à Londres où il avait touché le fond l'an dernier en se montrant incapable de gagner le moindre set lors de ses trois rencontres du round-robin contre Robin Soderling, Nikolay Davydenko et Novak Djokovic. Lors de ses deux premières participations à ce tournoi, il avait à chaque fois échoué en demi-finale face à Roger Federer.
Il est bien sûr très risqué de parier avant l'entame du tournoi sur une finale de rêve entre ces deux joueurs n'ayant été opposés qu'une seule fois cette année, au printemps à Madrid. Ensuite, Federer a raté les trois rendez-vous que lui avait proposés Nadal, à Roland-Garros, à Wimbledon et à Flushing Meadows. A Londres, l'Espagnol sera fixé très vite. Son premier match lundi soir contre Andy Roddick sera déjà un match couperet. Absent des courts depuis plus d'un mois, le Majorquin sera-t-il tout de suite dans le rythme pour contrer le service de l'Américain?
Contrairement à Nadal, Roger Federer semble à l'abri de toute mauvaise surprise lors de son premier match contre Ferrer. Il n'a pas perdu une seule de ses dix rencontres face au Valencien. En indoor, on voit mal comment Ferrer pourrait inverser la tendance. S'il cueille un onzième succès contre Ferrer, Roger Federer affrontera mardi le vainqueur de la première rencontre de demain entre Robin Söderling et Andy Murray.
Seul joueur avec Rafael Nadal parmi les participants de ce Masters à présenter un bilan positif face au Bâlois, Andy Murray représente une énigme. Eliminé en seizième de finale de l'US Open par Stanislas Wawrinka, il a survolé les débats à Shanghaï, avant d'accuser deux contre-performances à Valence face à Juan Monaco et à Paris-Bercy devant Monfils. Comme l'an dernier, l'Ecossais risque de plier sous l'énorme pression qu'il endure par le fait d'évoluer à domicile.
Ce Masters 2010 ne concernera pas les deux finalistes de la précédente édition, Nikolay Davydeno et Juan-Martin del Potro. L'an dernier, le Russe et l'Argentin avaient présenté un niveau de jeu exceptionnel. Tous deux diminués cette année par des blessures au poignet, ils laissent un vide certain que ne comblera pas un Ferrer, un Roddick ou un Tomas Berdych. L'opposition pour Roger Federer apparaît ainsi moins redoutable que l'an dernier où il avait éliminé en demi-finale par Davydenko après être passé à deux points de la victoire. /si