Federer échoue en finale à Roland-Garros

Rafael Nadal (no 1) demeure un trop gros morceau pour Roger Federer (no 3) à Roland-Garros. Le gaucher majorquin a dominé le Bâlois pour la cinquième fois en cinq face-à-face à la Porte d'Auteuil, s'imposant 7-5 7-6 (7/3) 5-7 6-1 en 3h40' en finale.

05 juin 2011, 19:51

Le taureau de Manacor conserve donc la première place mondiale, qu'il aurait cédée à Novak Djokovic en cas de défaite dimanche. Il rejoint surtout dans la légende Björn Borg, joueur le plus titré dans l'histoire du tournoi avec six sacres. «Rafa», dont le bilan est de 45 succès pour une seule défaite dans cette deuxième levée du Grand Chelem, compte désormais 10 trophées majeurs à son palmarès alors qu'il a tout juste 25 ans.

Déjà couronné à Paris de 2005 à 2008 puis en 2010, Rafael Nadal a donc défendu victorieusement le premier des trois titres majeurs qu'il détient depuis son superbe été 2010. L'Espagnol, qui avouait avoir eu peur de perdre de trop nombreux points au cours d'une première semaine délicate, a su monter en puissance à partir du quart de finale remporté brillamment face au seul joueur l'ayant battu sur la terre battue parisienne (Robin Soderling). Roger Federer lui a sans doute rendu un grand service en s'offrant le scalp de Novak Djokovic, qui avait ébranlé la confiance de Rafael Nadal en le battant tant à Madrid qu'à Rome.  

Federer «fier»
«Rafa est souvent le meilleur sur terre battue. Il a fait un tournoi énorme», glissait Roger Federer lors de la cérémonie de remise des trophées. «Je suis fier de mon parcours, même s'il est dommage que je ne parvienne pas encore à battre Rafa ici», poursuivait le vainqueur de l'édition 2009, qui a commis trop de fautes directes (56, contre 27 pour Rafael Nadal) et pas suffisamment de coups gagnants (53, contre 39 pour l'Espagnol) pour espérer une autre issue.  

Roger Federer avait effectivement de quoi se montrer satisfait. Déjà remarquable dans ses cinq premiers matches, il a sans doute pratiqué le meilleur tennis de sa carrière sur terre battue en demi-finale face à Novak Djokovic, qui restait sur 43 succès d'affilée. Dimanche, il a également fait oublier l'humiliation vécue trois ans plus tôt en finale face à Rafael Nadal (6-1 6-3  6-0). Son attitude offensive est en outre de bon augure alors qu'approche Wimbledon, où il cherchera à conquérir son septième titre.  

L'amortie qui aurait pu tout changer

Roger Federer a eu sa chance dans cette finale, la quatrième qui  l'opposait à son meilleur ennemi à Roland-Garros. Que serait-il ainsi advenu si l'amortie de revers qu'il tentait sur la balle de premier set dont il bénéficiait à 5-2 sur le service adverse avait touché la ligne? Ou s'il était parvenu à convertir l'une des trois balles de break consécutives qu'il s'offrait dans le premier jeu du quatrième set ?  

Las pour lui, l'homme aux 16 titres du Grand Chelem manquait le coche à chaque fois. Et relançait dans le même temps les actions d'un Rafael Nadal qu'il aurait pu faire douter un peu plus encore. Car Roger Federer évoluait en début de match dans le même registre aérien que face à Novak Djokovic vendredi. Il retrouvait également toute sa verve offensive lorsqu'il se retrouvait dos au mur dans le troisième set, alors que Rafael Nadal menait 7-6 7-6 4-2. Il craquait cependant quelque peu sur le plan physique dans le quatrième set, laissant Rafael Nadal s'envoler. /si