Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Dans son jardin de Wimbledon, Roger Federer est en danger

A Wimbledon, Roger Federer vise un sixième titre sur son gazon préféré. Mais ce sera loin d'être facile pour le Bâlois, dont le tableau devrait le voir affronter Djokovic en demi-finale. Roger Federer maître du gazon, une image qui appartiendra bientôt au passé? Le Bâlois, quintuple tenant du titre du tournoi de Wimbledon, dont les trois coups seront donnés lundi, entend bien démontrer le contraire. Le No 1 mondial, en dépit de la déculottée infligée par Rafael Nadal en finale de Roland-Garros (6-1 6-3 6-0), ne perd pas son aplomb. «Je reste le favori», martèle-t-il à l'aube de la quinzaine à venir.

21 juin 2008, 12:00

Pourtant, à Church Road et dans le milieu, on s'interroge depuis la démonstration de l'Espagnol à Paris, à laquelle a succédé une victoire tout aussi probante il y a une semaine en finale du Queen's. Une chose est certaine: pour le Bâlois, tous les voyants ne sont plus au vert. Dans une lutte beaucoup plus ouverte que lors des précédentes éditions, il a davantage à perdre qu'une couronne: la légitimité de son statut de meilleur joueur de la planète tennis.

Conquérir six titres consécutifs à Wimbledon, un seul homme l'a réalisé: le Britannique Willie Renshaw. Mais on évoque là un temps (de 1881 à 1886) où le tennis n'était pas encore un sport à part entière, où les candidats sur la ligne de départ étaient nettement moins nombreux et où le vainqueur d'une édition était automatiquement qualifié pour la finale de l'année suivante. Dans l'ère moderne, pas même Pete Sampras (sept succès entre 1993 et 2000, mais un échec en 1996) n'y est parvenu. Björn Borg, que Federer a égalé en 2007, a lui aussi échoué.

Le Bâlois sera-t-il capable d'aller au-delà de l'imitation? L'histoire, qui témoigne de similitudes troublantes, a de quoi faire naître les doutes. En 1980, le droitier Borg (alors âgé de 24 ans) remportait son cinquième titre en battant John McEnroe en cinq sets en finale. En 2007, le droitier Federer (alors âgé de 25 ans) enlevait son cinquième titre en dominant Rafael Nadal en cinq manches en finale. John McEnroe avait 21 ans, il était gaucher. Rafael Nadal avait 21 ans, il est gaucher.

Cela va plus loin. En 1981, Borg s'était lancé dans le tournoi anglais fragilisé par un début de saison manqué, jalonné par une blessure à l'épaule et par des défaites surprenantes. Au bout du compte, John McEnroe faisait tomber une légende suédoise qui avait un peu perdu la flamme (4-6 7-6 7-6 6-4). En 2008, Federer a rejoint le sud-ouest de Londres avec une confiance quelque peu ébranlée. Les premiers mois de sa saison ont été largement perturbés par une mononucléose et il a concédé par-ci par-là quelques revers aussi secs qu'inattendus. Alors?

«Je pense que la clé est la motivation», prévient Björn Borg, qui ne considère Federer que comme un outsider sérieux cette année, derrière Nadal et le Serbe Djokovic. Pour se rassurer, le Suisse a emmené dans ses bagages un enième titre à Halle, théâtre de sa répétition générale. Sans concéder le moindre jeu sur son engagement. «C'est pourquoi je vais me rendre à Wimbledon avec beaucoup d'espoir.»

Pour ne pas le rassurer, le tirage au sort n'a pas servi ses desseins. Non, rien ne sera facile cette année, même pour un génie que les plus talentueux et les plus téméraires n'ont pas réussi à dompter sur sa surface préférée depuis 2002. / FDU

Votre publicité ici avec IMPACT_medias