La Suisse ne fait plus partie du Groupe mondial de Coupe Davis. Opposée au Kazakhstan dans le barrage promotion-relégation, la sélection helvétique a essuyé une troisième et décisive défaite lors du double.
Après les deux défaites en simple à Astana, le capitaine Severin Lüthi a tenté un petit coup de poker samedi en alignant Wawrinka en double, à la place de Michael Lammer. Et ce, malgré la fatigue du Vaudois, battu en cinq sets la veille et affecté physiquement par un US Open harassant.
La fébrilité d'Yves Allegro à l'engagement a eu raison des espoirs suisses. Coupable de huit doubles fautes, le Valaisan a perdu ses quatre premiers jeux de service et a concédé cinq breaks en sept jeux de service.
«J'ai disputé un match horrible», a reconnu Yves Allegro qui a perdu les sept des dix derniers doubles disputés en Coupe Davis. «Nous n'avons tout simplement pas été bons. C'est une grosse déception», a commenté Stanislas Wawrinka. «Si j'avais été plus frais physiquement et mentalement, le week-end aurait pu tourner différemment. Mais cela ne sert à rien de refaire l'histoire.»
Cette relégation aurait pu être évitée si Roger Federer avait fait le déplacement: «Bien sûr, tout aurait été différent s'il avait été là. Mais je ne lui en veux pas. Il n'a aucune obligation envers la Coupe Davis et gère sa carrière comme il l'entend», a relevé Stanislas Wawrinka.
Dimanche, les Suisses ont bu le calice jusqu'à la lie. Lors des deux derniers simples sans enjeu, Michael Lammer et Marco Chiudinelli n'ont pas pu sauver l'honneur.
Sur les vingt dernières années, c'est la quatrième fois que la Suisse est éjectée du Groupe mondial. Cela avait été le cas à Split en 1990 contre la Yougoslavie, à Ramat Hasharon en 1993 contre Israël et à Prague en 2007 contre la République tchèque.
A l'issue des trois dernières relégations, la Suisse avait retrouvé sa place dans le Groupe mondial dès l'année suivante. Reste à savoir s'il en sera de même cette fois encore. Roger Federer ne semble toujours pas faire de la Coupe Davis un objectif, tandis que Stanislas Wawrinka pourrait un jour se lasser de porter l'équipe à lui tout seul. «Depuis six ans, j'ai toujours répondu présent. Je pense donc continuer. Mais il faudra en reparler en fin d'année, voir quels sont les objectifs de cette équipe en 2011», a commenté le Vaudois.
Swiss Tennis attend désormais de Roger Federer une position tranchée. Si le Bâlois décide de ne pas jouer en 2011, la fédération a l'intention de «réduire la voilure». A Astana, une délégation de dix personnes encadrait les quatre sélectionnés. Swiss Tennis enregistre pour l'année 2010 un déficit de près de 300 000 francs dans son budget Coupe Davis.
«Nous devons savoir au plus tôt dans quelle direction nous orienter», explique le président René Stammbach. «Nous ne pouvons plus continuer ainsi.»
Consolation, la Suisse a hérité du statut de tête de série pour la Coupe Davis 2011 dans la zone Europe-Afrique 1. Du coup, la sélection helvétique sera exemptée de premier tour et n'aura qu'une rencontre à gagner avant de disputer un barrage de promotion-relégation.
Le tirage au sort aura lieu demain à Bruxelles. Le futur adversaire de la Suisse sera la Finlande, les Pays-Bas, le Portugal, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie ou l'Ukraine. /si