Victorieuse de ces Internationaux d'Italie il y a huit ans, Martina Hingis aura dû attendre son onzième tournoi pour cueillir un premier titre depuis son retour aux affaires en début d'année. Depuis son premier tour à Brisbane contre la Vénézuélienne Maria Vento-Kabchi, Martina Hingis a remporté 31 des 41 matches qu'elle a livrés. Seule la No 3 mondiale Nadia Petrova a enlevé plus de parties en 2006 avec 33 succès.
A la faveur de son sacre romain, Martina Hingis occupe ce matin la 14e place du classement de la WTA. Elle est désormais assurée de ne pas croiser à Roland-Garros - «son» grand objectif - une joueuse du top-ten avant les huitièmes de finale. «Longtemps, j'ai pensé qu'il m'était impossible de gagner un tournoi aussi relevé, lâchait Martina Hingis. Mais il ne faut jamais perdre espoir. La sensation de rivaliser à nouveau avec les meilleures joueuses du monde est quelque chose d'extraordinaire.»
Malgré les forfaits de dernière minute de la No 1 mondiale Amélie Mauresmo et de Maria Sharapova, le tableau de Rome réunissait tout de même 13 des 20 meilleures joueuses du monde. On rappellera que la Suissesse a battu, en l'espace de cinq jours, cinq joueuses classées devant elle, à savoir Nicole Vaidisova (WTA 15), Francesca Schiavone (11), Flavia Pennetta (18), Venus Williams (12) et Dinara Safina (19)!
En finale, Martina Hingis a très vite imposé sa loi. Elle a gagné les cinq premiers jeux de la partie pour enlever le premier set en 27 minutes. Mais dans la seconde manche, Safina a eu le mérite de se battre jusqu'à la dernière balle. Menée 4-1, elle recollait au score mais s'inclinait sur la quatrième balle de match en sortant un revers d'un mètre. Pour défier Martina Hingis, Dinara Safina avait battu trois joueuses du top ten, Kim Clijsters, Elena Dementieva et Svetlana Kuznetsova.
La veille, Martina Hingis avait pris sa revanche sur Venus Williams, qui l'avait battue il y a deux semaines à Varsovie. La Saint-Galloise s'est imposée 0-6 6-3 6-3 après avoir perdu... les sept premiers jeux! «J'en arrivais presque à pleurer tant je jouais mal» lâchait-elle. Mais une fois son premier jeu en poche, elle a progressivement pris l'ascendant grâce à la plus grande variété de son registre.
Depuis son quart de finale de Melbourne où elle avait poussé Kim Clijsters dans ses derniers retranchements, on savait que Martina 8Hingis avait retrouvé le niveau de jeu qui peut lui permettre de gagner à nouveau un tournoi du Grand Chelem. A Rome, elle a également apporté la preuve que la terre battue est aujourd'hui sa meilleure surface. Victorieuse par le passé sur le «rebound ace» de Melbourne, sur le gazon de Wimbledon et sur le «decoturf» de New York, elle a les moyens de s'imposer enfin sur la terre battue parisienne, sept ans après être passée à trois points du titre lors de sa mémorable finale contre Steffi Graf. / si