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Stéphane Lambiel est dans sa bulle

C'est un Stéphane Lambiel concentré et replié sur lui-même qui s'est entraîné hier à la Suurhall de Tallinn. Le Valaisan devrait se libérer demain pour son entrée en piste dans les championnats d'Europe.

19 janv. 2010, 11:53

Il est dans sa bulle, coupé du monde, coupé des autres. Inaccessible, à part pour son clan. Il est souvent comme ça, Stéphane Lambiel, avant un grand rendez-vous. Replié sur lui-même, à la recherche du bon équilibre intérieur. Une introspection qui lui permet, en général, de lâcher les chevaux une fois sur la glace. «Stéphane ne souhaite pas s'exprimer avant le début de la compétition. Il a besoin de calme et de sérénité», glisse Majda Scharl, la préparatrice physique du Valaisan.

Derrière elle, son protégé enchaîne les pirouettes, les sauts. Plutôt bien. Mais le visage fermé, le regard étranger au monde qui l'entoure. 13h10, fin du deuxième entraînement. Applaudissements des curieux venus en nombre. Enfin, un sourire se lit sur les lèvres du Saxonin. Celui-ci se détend. Un peu. Quelques instants, la tension semble s'effacer. Presque disparaître. Alors Stéphane, un petit mot en sortant de la patinoire? Silence radio, direction les vestiaires, tête baissée. Fidèle au poste, son coach Peter Grütter se montre lui plus loquace. «On est tous très heureux d'être là. Mais Stéphane encore plus. Il a vraiment hâte de montrer ce qu'il sait faire et de présenter son nouveau programme».

Stéphane Lambiel n'a donc rien perdu de sa flamme. L'étincelle brille encore et… toujours. Il l'avait dit et répété une semaine plus tôt à Lausanne, devant les médias suisses. «Ma passion est intacte. Elle ne m'a d'ailleurs jamais quitté». D'accord pour la passion, mais qu'en est-il des sensations? Toujours en délicatesses avec ses adducteurs, le double champion du monde doit impérativement se rassurer sur le plan physique. «Tout se passe bien. On est très confiants, Stéphane aussi. Il ne devrait pas y avoir de problèmes de ce côté-là», dira simplement Majda Scharl. Bonnes nouvelles donc.

A un peu plus de 24 heures de son entrée en lice dans ces championnats d'Europe, Stéphane Lambiel va bien, se sent bien. Mieux, son feu sacré semble avoir repris de plus belle à l'occasion de ces retrouvailles avec le plus haut niveau. Il faut dire que ses récentes victoires au Trophée Nebelhorn fin septembre à Oberstdorf (Allemagne), dans une épreuve de seconde catégorie, et aux championnats de Suisse à Lugano le mois dernier ne constituaient que des amuse-bouches.

En Estonie, le Valaisan s'attaquera, dès demain, au plat de résistance, vingt-deux mois après sa dernière grande compétition internationale, les Mondiaux de Göteborg en 2008. Le dessert, lui, est prévu à la mi-février, du côté de Vancouver. «Bien sûr, les Jeux Olympiques restent l'objectif principal de ma saison et je serai avant tout à Tallinn pour me tester», rappelait-il la semaine dernière.

Demain lors du programme court et après-demain lors du libre, le Valaisan voudra en priorité retrouver ses sensations de champion, se mettre en confiance, peaufiner son nouveau «bébé», la «Traviata» de Verdi, aux accents de valse. Et si tout se passe comme prévu, donc bien, celui-ci est tout à fait capable de décrocher ce titre européen qui lui a toujours échappé. Car au fond de sa bulle, Stéphane Lambiel n'espère qu'une chose: atteindre les sommets. Il sait qu'il en a les moyens. /JMA

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