Si la souffrance devait avoir un visage, ce serait peut-être celui-là. Gabriela Andersen-Schiess qui arrive titubante, chancelante sur l’anneau olympique de Los Angeles en 1984.
L’image des derniers 400 mètres de l’athlète suisse lors de ce premier marathon féminin de l’histoire des JO, sous une chaleur torride, a fait le tour du monde. Le cerveau ne coordonne plus les mouvements. La marathonienne zurichoise devient un pantin désarticulé.
Le corps médical la voit transpirer et estime dès lors que ses fonctions vitales ne sont pas en danger. Il la laisse franchir la ligne d’arrivée. La Suissesse s’effondre. A bout de souffle, à bout de forces, à bout de soif, à bout de crampes. A bout. Tout court.
Le cerveau se met en veille
Trente-cinq ans plus tard, la médecine du sport a évolué. A l’Hôpital de la Tour, à Meyrin (GE), Boris Gojanovic est spécialiste des questions liées à l’impact de...