Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les hommes de Vonn

Victorieuse de toutes les descentes cette saison, Lindsey Vonn utilise les anciens skis de Bode Miller, elle s'inspire de Didier Cuche et suit les conseils de Thomas, son mari.

03 févr. 2010, 13:55

Lindsey Vonn collectionne les apports d'hommes. Sans défrayer la chronique des relations amoureuses des magazines people. Elle le fait à petites touches. Ses préférés se prénomment Thomas, Bode ou Didier. Tous contribuent à sa domination outrageuse sur les épreuves de vitesse de la Coupe du monde depuis le début de saison. Cinq descentes et cinq victoires après le succès obtenu samedi à Cortina.

L'Américaine court avec les anciens skis de Bode Miller, elle s'inspire de Didier Cuche dans son approche et dans sa façon de skier. L'homme le plus influent reste Thomas, mari, conseiller et confident. «Le plus incroyable est l'équilibre qu'elle parvient à garder entre puissance et toucher de neige», confie l'ancien coureur de Coupe du monde. «Elle a acquis la force nécessaire pour chausser des lattes de modèle masculin sans perdre ses sensations. C'est remarquable.» Aire d'arrivée, bord de piste, reconnaissance, il ne la quitte pas. «Elle me dit: je vais suivre cette ligne. Je la corrige, elle doit prendre des trajectoires comme celles des hommes puisqu'elle a leur matériel sous les pieds.» Thomas dirige, Lindsey exécute.

L'émulation ne s'arrête pas aux courbes. «Quand nous étudions des vidéos, nous regardons des courses d'homme», enchaîne Thomas. «Didier Cuche est l'une de nos références, il est très fort tactiquement.» La même capacité de travail unit l'Américaine et le Neuchâtelois. «Elle est toujours la première à commencer le matin, elle s'entraîne encore quand les autres ont déjà terminé leur journée. Elle se lève à 5 heures et demie les jours de course et elle monte tout de suite sur son vélo.» Sa condition physique se travaille également au centre d'entraînement et de performance de Thalgau, près de Salzbourg. La structure appartient au groupe Red Bull du milliardaire autrichien Dietrich Mateschitz, il accueille environ 800 athlètes de toutes nationalités et de toutes disciplines, du base-jumping au football, réunis sous la bannière de la boisson énergétique. Sébastien Buemi, le pilote F1, le fréquente régulièrement.

Thomas estime son épouse à portée de ses concurrentes dans les épreuves de vitesse si «elle commet des fautes». Il n'utilise pas le terme bêtise. En février 2009, elle se déchire le tendon du pouce droit en ouvrant une bouteille de champagne pour fêter sa victoire lors de la descente des Mondiaux de Val d'Isère. L'incident la contraint à une opération en Autriche et à un forfait pour le slalom géant. La blessure l'handicape pour le slalom spécial, dont elle était l'une des favorites. «Lindsey a appris à soigner les détails depuis quelques années», assure Thomas. Son parrain principal aussi. Il organise le déplacement vers la station française à bord de l'un des nombreux avions de la firme depuis Garmisch, où s'est déroulée l'ultime épreuve de Coupe du monde avant les Mondiaux. Idem pour l'aller-retour nécessité par le tendon sectionné.

La championne a aussi opéré une sélection des hommes qui l'entourent. Ils n'ont pas toujours fait son bonheur. La tenante de la Coupe du monde a fêté ses premiers succès sous le patronyme de Kildow. Elle ne veut plus entendre ce nom, souvenir d'un papa envahissant et dictatorial qui entendait conduire sa carrière. /SFO

Votre publicité ici avec IMPACT_medias