Un mois, trois disciplines, quatre podiums. Pour Loïc Meillard, les comptes sont bons. Deuxième du slalom de Wengen ce dimanche, le skieur d’Hérémence s’est offert un nouveau podium de Coupe du monde, le quatrième depuis la mi-décembre. «C’est un bon signe. Cela signifie que le ski est là. Je dois continuer dans cette direction.»

Fin technicien, confiant comme jamais, Loïc Meillard avait su rester léger pour remporter la première manche après une bataille face à cette piste si exigeante dont le tracé avait surpris plus d’un coureur. Il ne lui a manqué au final que vingt centièmes pour s’imposer et battre le Norvégien Henrik Kristoffersen après son deuxième passage.

Cette première place était atteignable. Mais je suis satisfait de monter une nouvelle fois sur le podium.

Loïc Meillard, 2e du slalom de Wengen

«Cette première place était atteignable. Mais je suis satisfait de monter une nouvelle fois sur le podium», reprend Loïc Meillard, tout proche de succéder à Joël Gaspoz, dernier vainqueur suisse sur le slalom de Wengen en 1987. «J’ai montré un peu trop de respect et n’ai pas assez attaqué dans le mur et sur la dernière bosse. Cela m’a coûté de précieux centièmes.»

L’un des plus polyvalents du cirque blanc

Loïc Meillard ne perd pas son sourire. A 26 ans, il traverse la période la plus productive de sa carrière. «C’est assurément mon meilleur début de saison. Mais ce n’est pas terminé, il reste encore des courses à disputer», rappelle celui qui confirme faire partie des plus polyvalents skieurs du cirque blanc. Au cours de ce seul hiver, il s’est déjà offert un podium au moins dans trois disciplines différentes, le slalom, le géant et le super-G.

En ce moment, je me sens bien sur mes skis. Sur chaque course, je peux essayer de pousser un peu plus. Cela m’aide pour aller chercher de bons résultats.

Loïc Meillard

Ou comment marcher sur les traces de l’extraterrestre Marcel Hirscher, dernier skieur durant l’hiver 2015/16 à être monté sur des podiums sur ces trois disciplines au cours de la même saison. «C’est quelque chose qui se construit, qui ne vient pas du jour au lendemain. Mais là, en ce moment, je me sens bien sur mes skis. Sur chaque course, je peux essayer de pousser un peu plus. Cela m’aide pour aller chercher de bons résultats», analyse le technicien, qui paraît plus à l’aise que jamais en slalom, lui qui s’était déjà classé troisième en ouverture de saison à Val d’Isère entre les piquets serrés.

epa10406692 Matteo Joris, right, Swiss men's slalom team coach speaks with Loic Meillard of Switzerland, left, prior to the second run of the men's slalom race at the Alpine Skiing FIS Ski World Cup in Wengen, Switzerland, 15 January 2023. EPA/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Après avoir fait partie du groupe de géant, Loïc Meillard est retourné cette saison dans le groupe de slalom de l’équipe de Suisse dirigé par Matteo Joris. © EPA/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

«D’être retourné dans le groupe de slalom de Coupe du monde m’a apporté de la variation dans les entraînements. Cela m’aide à être performant sur tous types de conditions et styles de parcours», note encore Meillard.

On connaît son potentiel. On savait qu’un jour il allait performer dans plusieurs disciplines.

Ramon Zenhäusern, 9e du slalom de Wengen, parlant de Meillard

«On connaît son potentiel. On savait qu’un jour il allait performer dans plusieurs disciplines. Ce moment est arrivé. Cela lui donne beaucoup de confiance», note de son côté son partenaire d’entraînement Ramon Zenhäusern, neuvième ce dimanche. «Il déborde d’énergie et tire tout le groupe en avant, même si on ne le voit pas souvent durant l’hiver puisqu’il jongle entre trois disciplines», ajoute le Haut-Valaisan.

Avec l’hypoxie, il soigne les détails

Malgré son programme surchargé, plus étalé encore que les Kilde et autre Odermatt, Loïc Meillard tient le cap. «Il est évident que ça prend beaucoup de temps et d’énergie. Au final, la clé est de maximiser au mieux chaque minute», note le technicien qui a commencé un travail en hypoxie dans une salle à Sion avec son préparateur Patrick Flaction au printemps passé. Le but recherché? Récupérer le mieux possible, être moins fatigué et performer avec son emploi du temps saturé.

A voir sa première moitié de saison, la plus aboutie de sa carrière, cette nouveauté semble déjà porter ses fruits. «Est-ce que c’est ce travail en hypoxie qui m’aide? Est-ce que c’est l’entraînement qu’on a fait, l’endurance notamment? Est-ce que c’est d’avoir souffert pendant l’été? Il est toujours difficile de dire ce qui fait la différence. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que pour franchir un cap, il faut soigner les détails. Ce travail en hypoxie en fait partie. Il ne m’a pas en tout cas fait skier moins vite», sourit le Valaisan qui va mettre le cap sur Kitzbühel où un slalom l’attend dimanche prochain. Pour un nouveau coup d’éclat?

«Le meilleur début de saison de ma carrière» Loïc Meillard, 2e du slalom de Wengen

Deuxième du slalom de Wengen derrière Henrik Kristoffersen, le skieur d’Hérémence Loïc Meillard s’est offert son quatrième podium de l’hiver.