Hier, le quotidien «Aftenposten», celui qui, pour beaucoup, fait autorité en Norvège, consacrait sa une au colonel Kadhafi et à la révolte des Libyens. L'un des sujets de discussion des gens du pays. L'autre? Les Mondiaux de ski nordique d'Oslo-Holmenkollen, évidemment. Les festivités et les compétitions liées à la 48e édition de cet événement sont d'ores et déjà annoncées comme «les plus belles et les meilleures de l'histoire». Les organisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens. Ils ont investi près de 300 millions de francs pour rénover le site.
L'engouement sera immense. A cinq semaines du coup d'envoi, la moitié des 300 000 tickets mis en vente avaient déjà trouvé preneur. Lundi, on avait atteint les 225 000. «C'est fascinant de voir comment les Norvégiens célèbrent le ski nordique. Ces Mondiaux vont reléguer dans l'ombre tous les précédents. Je me laisserai porter par l'ambiance.» Le sauteur suisse Simon Ammann, à qui l'endroit a déjà laissé de bons souvenirs - victoire à Holmenkollen en 2002 -, en salive d'avance. «Ce lieu est magique, c'est le berceau du ski nordique», surenchérit le fondeur grison Dario Cologna, qui possède lui aussi de nombreux atomes crochus avec la Norvège.
Les médias du pays chauffent l'ambiance. La télé relate les plus beaux triomphes de sa fondeuse Vibeke Skofterud. «Aftensposten» se fend d'un cahier spécial et décortique les compétitions sous tous les angles. Simon Ammann est-il considéré comme la plus sérieuse menace dans la quête de l'or du saut? Le Saint-Gallois a en tous les cas déjà retenu l'attention des chroniqueurs et la publication de son palmarès fera frémir plus d'un supporter local. Un paquet de pages relate la carrière et l'actualité de Marit Björgen, qui pourrait être la grande dame de ces joutes. On se rappelle enfin l'ancien temps, car Oslo a déjà organisé des championnats du monde en 1930, 1966 et 1982.
Hier, les sauteuses à ski se sont livrées à un premier entraînement sur le petit tremplin. Près de là, les servicemen s'activaient déjà, des fondeurs testaient la piste. Un peu plus loin trône le majestueux grand tremplin, très impressionnant et flambant neuf. «Certains affirment qu'Holmenkollen est le troisième site sportif le plus connu au monde après Wimbledon et Wembley», révèle en bombant le torse Roy Evensen, l'un des responsables des Mondiaux. La proximité des sites de saut et de fond constitue un gage de réussite supplémentaire.
Aujourd'hui, les skieurs de fond les plus modestes disputeront les qualifications du sprint. Le vrai lancement, c'est pour demain et Oslo-Holmenkollen proposera pas moins de 21 courses en onze jours. La délégation helvétique en salive déjà. On soulignera qu'aucun athlète romand n'a été sélectionné. «Ce sont des cycles. Après la retraite de Laurence Rochat, il n'y a désormais plus personne à ce niveau en Suisse romande. Mais c'est une question de temps», estime Hippolyt Kempf, chef du fond et du combiné à la fédération. En attendant, 20 Alémaniques auront le bonheur de s'exprimer dans le «temple». /FDU, avec l'agence si