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Kitzbühel est le fief des descendeurs suisses

Le cirque blanc fait halte ce week-end à Kitzbühel où la Suisse n'a plus été battue en descente depuis deux saisons. Didier Cuche et Didier Défago refusent l'étiquette de héros. Ils en ont l'étoffe, à coup sûr, mais pas la grosse tête.

21 janv. 2010, 11:37

Didier Cuche (2008) et Didier Défago (2009) sont les champions sortants de la descente de Kitzbühel. Tout deux ont leur nom inscrit sur les œufs du Hahnenkammbahn qui montent au départ. Les vaches qui, durant l'été, regardent passer les cabines tyroliennes, commencent gentiment à choper l'accent suisse.

Le doublé pourrait même devenir passe de trois. Didier Cuche a remporté hier le premier entraînement sur la Streif, qui accueillera un super-G demain (11h30), la descente samedi (11h30) et un slalom dimanche (10h30 /13h45), doublé d'un combiné, dont un autre Valaisan, Silvan Zurbriggen, détient le trophée.

La descente de Kitz est de celles qu'il fait bon épingler au revers de sa combinaison. La plus spectaculaire, la plus courtisée sans doute. «A l'exception des JO et des Mondiaux, aucun événement - à part peut-être Wengen - n'arrive à la hauteur de la Streif, sportivement et médiatiquement parlant», acquiesce Didier Cuche. «La piste propose un mélange de tout ce qu'il y a de plus difficile à réaliser, avec en plus une grosse partie de glisse au milieu. Il faut être très fort pour gagner.»

Didier Défago peint plus dans la nuance. «Beaver Creek et Bormio sont également très spectaculaires, le nouveau tracé de Garmisch aussi», rappelle le Valaisan, sans égratigner le mythe tyrolien. «La Streif est une descente où il faut avoir du courage dès la première seconde. Il n'y a aucun round d'observation. Et c'est impressionnant. Quand on regarde la Mausefalle depuis le départ, on se dit que le gars ne va jamais retomber…»

En moins de deux minutes, la piste autrichienne propulse son vainqueur au rang de star mondiale, de héros populaire, universel dans les pays possédant des montagnes. «Un athlète qui gagne ici prend une autre dimension, son image est clairement transformée», relance Didier Cuche. «Maintenant, dire que l'on devient un héros serait manquer de modestie. Mais il faut les avoir bien accrochées (sic) pour descendre ici!»

La notion de héros fait sourire Didier Défago. «Il ne faut pas comparer cela au monde du cinéma», lance le Morginois. «Cela dit, le vainqueur appartient sans doute aux meilleurs descendeurs du monde et, dans une carrière, gagner à Kitzbühel reste quelque chose de magique et de grand. La Streif nous fait tous rêver.»

Le reportage sportif se nourrit d'emphase et d'images toujours plus percutantes. Parfois trop. Le langage guerrier est omniprésent. La victoire devient triomphe et la défaite débâcle. «Ici surtout, il faut avoir de la retenue en commentant les contre-performances», souffle Didier Cuche. «Un mauvais chrono n'enlève rien au courage qu'il a fallu pour arriver en bas. Peu importe le classement, tout le monde est méritant sur une telle piste, peut-être même plus ceux qui arrivent derrière. Le niveau de préparation n'est pas tout à fait le même non plus.»

Sur leur carte de visite, les deux Didier affichent leur Streif avec la fierté mesurée des grands champions. Pas besoin d'hygromètre pour mesurer leur taux d'humilité. /PTU

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