Simon Ammann a sué comme jamais ces derniers mois en salle de musculation pour répondre aux nouvelles exigences de la FIS en matière d'indice de masse corporelle (IMC). Le quadruple champion olympique fait désormais le poids - il a pris deux kilos - et aborde sereinement son premier concours le week-end prochain lors du GP d'été à Einsiedeln.
Si Ammann est en retard par rapport à d'autres cracks comme Thomas Morgenstern, vainqueur des quatre premières étapes du GP d'été, il n'a pas chômé ces derniers temps: il a même bossé plus dur que jamais en phase estivale, à l'aube de sa 14e saison de Coupe du monde, a-t-il expliqué à Einsiedeln.
Le Saint-Gallois a choisi de prendre du muscle plutôt que de sauter avec des skis plus courts, comme l'impose le règlement international aux sauteurs trop légers. Dorénavant, sont considérés comme trop légers les athlètes dont l'IMC n'atteint pas au minimum 21. Cette valeur était fixée à 20,5 la saison passée et à 19,5 auparavant, mais la FIS l'a relevée une nouvelle fois pour mieux combattre les tendances à l'anorexie.
Répondre à Morgenstern
Ces nouvelles exigences ne sont pas la seule raison pour laquelle le sportif suisse de l'année 2010 a choisi d'étoffer ses cuisses. Pour rivaliser avec Morgenstern, le détenteur de la Coupe du monde et gagnant de la Tournée des Quatre-Tremplins, qui fait partie des sauteurs à la fois musclés et très techniques, il fallait innover.
«Pour l'instant, je ne réussis pas encore autant de bons sauts que je le souhaiterais», tempère Ammann. Le Saint-Gallois doit encore transformer en vitesse cette force qu'il a gagnée, s'adapter à son centre de gravité qui s'est légèrement déplacé. Ses sensations et sa technique ne sont pas encore optimales. «Mais je commence à devenir plus régulier. La forme viendra progressivement. Si tout va bien, je peux réussir un podium à Einsiedeln», glisse-t-il.
La situation se présente mieux que l'an dernier, où sa préparation avait été perturbée par des problèmes de dos et une forme de blues post-olympique. A 30 ans, Ammann se sent aujourd'hui «plus équilibré et plus en forme que jamais». Il a appris à se ménager des plages de temps libre pour se ressourcer et il prend beaucoup de plaisir à préparer son brevet de pilote, qui pourrait aussi lui ouvrir des perspectives sur le plan professionnel.
Une fois n'est pas coutume, l'oiseau du Toggenburg devra en passer par les qualifications, samedi, à Einsiedeln, avant le concours de dimanche. Il a hâte d'en découdre à nouveau, d'autant que son dos tient bien le coup cette fois. si