Le Neuchâtelois s'est envolé sur une bosse à quelques encablures de l'arrivée, alors qu'il était en train de signer un bon chrono. «Vers la fin du run, il y avait une petite cassure de pente, relatait-il. Au terme de la reconnaissance, je ne pensais pas que ça décollerait, mais ça a décollé! L'explosivité de ma planche m'a fait partir plus haut que prévu. Sur un revêtement artificiel, si tu plantes la mauvaise carre dans la neige, il n'y a pas de pardon. Ce fut une belle chute, bien spectaculaire, mais ça fait mal aussi.»
A l'entendre, l'athlète a plus souffert que l'homme... «Le but n'est pas atteint aujourd'hui, pestait Gilles Jaquet. Les côtes, c'est juste une douleur, rien de grave, et la douleur, je peux m'en accommoder, il faut simplement attendre.» Plus «grave» est le fait d'avoir manqué une première occasion de se placer en vue d'une sélection pour les championnats du monde d'Arosa, le mois prochain. Le Chaux-de-Fonnier visait un podium, et espérait au pire marquer des points. Résultat: il n'a eu ni l'un ni les autres.
Si les deux courses agendées avant Noël ont lieu - le slalom de Bad Gastein (16 décembre) n'a toujours pas été refixé et le géant de Kranjska Gora (21 décembre) a été annulé hier en raison du manque de neige -, Gilles Jaquet n'aura pas d'autre choix que de réaliser la course parfaite, et en revenant de blessure qui plus est. Il y a mieux comme perspective d'avenir...
«Ce n'est pas la grosse joie, confirmait le double champion du monde. C'est surtout l'échec sportif qui me fait mal. Car je me sentais bien, j'étais à l'attaque, je ressens vraiment une grosse frustration...»
Gilles Jaquet a décidément la poisse qui lui colle à la planche. Après avoir été embêté en début de carrière par des problèmes de dos (hernie discale), il s'est déchiré les ligaments croisés du genou droit en novembre 2004. Opéré en janvier de l'année suivante, il était revenu en juillet. / PTU