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S'inspirer de... Dénériaz

Victime d'une double hernie discale il y a un mois, Sylviane Berthod compare son travail de rééducation à celui du Français après sa blessure au genou. Le secret de l'or se cache peut-être là Casquette sur la tête, lunettes à soleil sur la visière, Bruno Kernen a des petits yeux en ce lundi matin. La nuit a été courte. Sa médaille de bronze, il l'a fêtée comme il se doit. A la maison suisse d'abord, chez son fournisseur de skis ensuite, dans un endroit branché de Sestrières enfin. Fatigué mais heureux, l'Oberlandais revient de loin. En février dernier, après la débâcle de Bormio où le compteur médaille s'était bloqué à zéro, il avait songé à tout planter, à tourner le dos à un milieu qu'il pensait côtoyer depuis trop longtemps.

14 févr. 2006, 12:00

On connaissait la méthode Coué. On connaît dorénavant la méthode Dénériaz: une alchimie de douleur, de doute, de sueur, d'autopersuasion qui change la gamberge en or. Sylviane Berthod a les yeux qui brillent. Pour elle, la victoire du Français est un symbole, celui du temps retrouvé. «J'ai presque plus vibré pour la médaille d'Antoine que pour celle de Bruno, glisse-t-elle. «Avec «Tonio», on se connaît depuis longtemps. En plus, il s'est fait les croisés l'hiver passé. Il a recommencé à skier il y a six mois. Il est revenu, et maintenant, il est champion olympique. C'est grand.»

«Je suis peut-être un peu «briquée», mais j'ai les moyens de décrocher la médaille que je suis venue chercher»

Sylviane Berthod le sait trop bien: le destin ne tient souvent qu'à un fil, si ténu que parfois il se brise. Cinquième de la première descente de Bad Kleinkirchheim, quatrième de la seconde, la Salinsarde tenait la forme de sa vie. Et puis, 24 h plus tard, le grain de sable. C'était le 15 janvier. Cinq portes en super-G à l'échauffement, une douleur insupportable dans le dos. Diagnostic: une double hernie discale, l'impasse sur les épreuves de Saint-Moritz, de Cortina... Et début d'une lutte sans merci contre la montre. «J'avais mal en étant assise, mal en marchant, mal dès que je faisais quelque chose, se souvient-elle. Dans ces moments-là, vous vous dites: ça ne va pas être possible. Et puis après, il y a le travail avec le physio, deux séances par jour, le week-end compris. Vous recommencez à faire certains mouvements et l'espoir revient. Mais c'est vrai qu'au départ, je ne donnais pas cher de mes chances.»

La descente olympique, c'est pour demain. Et avec Sylviane Berthod, un mois après sa blessure, après s'être retrouvée clouée dans un lit d'hôpital à Saint-Moritz. La Valaisanne a l'esprit dans le vague. Inconsciemment, une question la taraude: son corps tiendra-t-il? «La piste est assez astreignante. Avec les bosses, les sauts, ce n'est pas vraiment idéal, glisse-t-elle avec douceur. Mais ça va. Mon dos tient, et il va encore tenir jusqu'à mercredi.»

La skieuse retrouve ses marques, petit à petit, sans se brusquer. «Je suis actuellement en phase d'approche, précise-t-elle. Le premier entraînement de dimanche, je l'ai pris comme un test pour voir comment les choses se passaient. Cela faisait un mois que je n'avais plus rechaussé les longs skis. Quant à l'entraînement d'aujourd'hui, j'ai longuement hésité. Finalement, après discussion avec mes entraîneurs, je me suis dit: allez, j'y vais, mais mollo, juste pour travailler un peu la technique. Il était hors de question de chercher à skier vite.»

Pas pour faire tapisserie

Vingt-sixième hier à 2''99 de sa compatriote Martina Schild (vainqueur et quatrième qualifiée suisse pour demain), Sylviane Berthod skie avec un corset. «Je n'avais pas prévu d'arriver dans cet état-là, commente-t-elle en riant. Cela dit, je suis contente d'être ici. C'était déjà un petit challenge.» A bientôt 29 ans, la Valaisanne n'est pas à Sestrières pour faire tapisserie. «Je suis peut-être un peu «briquée», mais j'ai les moyens de décrocher la médaille que je suis venue chercher. Je compte bien en ramener une en Valais.» / PAD

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