L'Espagnol Alberto Contador, qui avait déjà mis un terme à sa saison, a été suspendu à titre provisoire après la révélation d'un résultat «anormal». Des traces très minimes d'un produit interdit ont été décelées lors d'un contrôle antidopage du Tour de France, qu'il a remporté en juillet dernier. L'UCI a confirmé la présence de traces «extrêmement faibles» de clenbutérol, une substance interdite quel que soit le seuil. Si ce contrôle devait être déclaré «positif» par les autorités, une procédure disciplinaire serait ouverte afin de déterminer une éventuelle sanction.
Pour l'heure, la fédération internationale a déclaré devoir mener, en concertation avec l'Agence mondiale antidopage, «des investigations scientifiques complémentaires avant qu'une quelconque conclusion puisse être tirée».
Le contrôle en cause date du 21 juillet, lors de la seconde journée de repos du Tour de France à Pau. Son résultat a été confirmé par l'analyse de l'échantillon «B». «C'est un cas de contamination alimentaire et je suis la victime», a affirmé Alberto Contador lors d'une conférence de presse près de Madrid, insistant sur la quantité infinitésimale du produit interdit, le clenbutérol. Il a incriminé une «viande» qu'il avait mangée la veille et le jour du contrôle, et assuré que lors d'une réunion avec l'UCI le 26 août, cette dernière avait reconnu qu'il s'agissait d'un cas de «contamination alimentaire».
«C'est un cas exceptionnel» a-t-il insisté, soulignant que seulement «0,00000000005 gramme par ml» du produit avait été retrouvé dans les échantillons. Le coureur a encore souligné que le fait que des études supplémentaires sur ce cas aient été décidées par l'UCI, était «le signe que ce n'est pas un cas positif».
Pour Martial Saugy, chef du Laboratoire suisse d'analyse du dopage, «les excuses du coureur étaient prévisibles, parce que la contamination alimentaire me semble être une explication plausible, voire crédible, dans ce cas. La substance trouvée est connue dans la production frauduleuse de viande bovine. Elle peut très bien avoir été retrouvée dans les échantillons d'un sportif suite à la consommation d'une telle denrée alimentaire. Dans le cas de Contador, la concentration du clembuterol est si faible - 40 fois moins et non 400 fois moins que ce que les laboratoires doivent être capables de détecter - qu'il n'y a pas tellement d'autres explications.»
On peut aussi s'étonner que cette information soit divulguée pendant les Mondiaux. «Visiblement, certaines fuites se sont produites», explique le chercheur vaudois. /si-afp-jce