La paire helvétique s'est composée après le retrait de Stefan Kobel, ex-partenaire d'Heuscher, avec pour objectif les Jeux olympiques de 2008. Les Mondiaux de Gstaad représentent donc une nouvelle étape vers Pékin, même si les joueurs s'estiment à l'heure actuelle «plus loin dans la hiérarchie que prévu», selon Heuscher. «Ces Mondiaux à domicile sont une grande chance pour nous et nous n'aurons pas deux fois une telle opportunité.»
Paul (36 ans) et Martin Laciga (32 ans) vont vivre leur dernier tournoi en duo. Les deux frères, vice-champions du monde en 1999, vont disputer pour la troisième fois des Mondiaux en commun, forcés par le forfait sur blessure de Markus Egger, le partenaire habituel de Martin. La doublette suisse la plus titrée se séparera encore une fois juste après le tournoi.
«Les quatre semaines de préparation avec Paul n'ont pas été optimales», avoue un Martin Laciga pessimiste, qui ajoute toutefois que «c'est peut-être aussi un léger avantage, la pression et la nervosité seront ainsi amoindries.» Les Laciga ne se sont pas fixés d'objectifs, d'autant que Paul, qui a annoncé hier qu'il prendrait sa retraite internationale après ces Mondiaux, doit composer avec des soucis au dos et à un genou. Marcel Gscheidle-Jan Schnider et Philip Gabathuler-David Wenger (wild card) complètent le contingent helvétique.
«Jamais la compétition n'a été si ouverte. Environ 15 équipes peuvent prétendre au titre», avance Patrick Egger, coach des numéros 1 suisses. Outre ses protégés, Egger pense en premier lieu aux quatre duos brésiliens qui dominent outrageusement cette saison et font figure d'épouvantails.
Les tenants du titre Fabio Luiz et Mario Araujo, qui ont déjà remporté trois tournois cette année, dont les Grands Chelems de Stavanger (Nor) et de Berlin, seront à coup sûr en haut de l'affiche. Tout comme la paire Ricardo-Emanuel, parmi les plus constantes des dernières saisons. Ces derniers, champions olympiques en titre, ont également fêté trois titres (Grand Chelem de Paris, Espinho et Montréal), mais devront bien digérer le décalage horaire, puisqu'ils ont participé dernièrement aux Jeux panaméricains de Rio de Janeiro.
L'armada brésilienne, complétée par les tandems Franco-Cunha et Harley-Perdo, aura toutefois fort à faire face aux Américains (Rogers-Dalhausser, Lambert-Metzger et Gibb-Rosenthal), au potentiel difficilement appréciable, ceux-ci ne disputant que très peu de compétition du World Tour.
Enfin, les Estoniens Kristjan Kais et Rivo Vesik (victorieux à Zagreb) et les Allemands Julius Brink et Christoph Dieckmann font partie des équipes expérimentées qui peuvent viser le podium. /si