Philipp Schoch ne croit pas aux miracles. Perturbé pendant près de trois ans par des problèmes de dos, le double champion olympique en titre de géant parallèle sait qu'il ne fera pas partie des heureux élus de la sélection pour les Jeux olympiques de Vancouver. «Je ne voulais pas de traitement de faveur», lâche-t-il.
La petite quinzaine de séances d'entraînement que le Zurichois de 30 ans a pu effectuer pendant ces quelque 36 mois ne lui a pas permis de retrouver sa place dans le gotha de la discipline. Philipp Schoch a certes satisfait aux exigences de Swiss Olympic en terminant 14e dès son retour à Kreischberg, mais cette performance est la moins bonne des six papables. La lutte pour les quatre places disponibles concerne donc son frère aîné Simon, Roland Haldi, Heinz Inniger, Nevin Galmarini et Kaspar Fluetsch.
Philipp Schoch, à quel point êtes-vous déçu de ne pas pouvoir défendre vos chances à Vancouver?
La frustration n'est finalement pas si grande. Une non-sélection pour des JO est évidemment difficile à accepter. Je me serais bien sûr volontiers rendu à Vancouver. Mais il était évident pour moi que je devais prouver sur la piste que j'avais ma place. Sinon, cela n'a aucun sens.
Le fait d'avoir gagné l'or olympique à deux reprises aurait-il dû vous procurer un avantage sur vos concurrents?
Je suis un sportif et accepte les règles du jeu. Je n'ai pas réussi les résultats escomptés et n'ai de ce fait rien à espérer dans des Jeux olympiques. Les autres étaient meilleurs que moi. Mes deux médailles d'or ne doivent pas être un critère. Je ne voulais pas de traitement de faveur. Les meilleurs «riders» de notre pays doivent être présents à Vancouver. Et je serai à 100% derrière eux.
Qu'a-t-il manqué au bout du compte pour que vous puissiez obtenir une sélection? Sentiez-vous avant une course que cela n'allait pas suffire?
Il n'y avait rien d'insurmontable à mes yeux. Le snowboard, cela ne s'oublie pas. Je savais que la vitesse était là. Mais dans des conditions difficiles, comme ici au Canada (réd: Philipp Schoch s'est confié après l'épreuve de Stoneham ce week-end), je commets trop de fautes. Mon manque de compétition m'empêche de réagir de la bonne manière sur la piste. J'ai si peu d'entraînements dans les jambes.
Mais vous n'avez désormais plus mal?
Actuellement, je ne sens plus de douleur. Le dos tient. La thérapie m'a beaucoup aidé. C'est déjà incroyable d'avoir pu renouer avec la compétition. C'est même presque un miracle.
Vous manquerez ce qui aurait pu être le dernier grand rendez-vous de votre carrière. Allez-vous vous retirer?
Hoppla! Cette question est très directe. La retraite? Je n'y ai pas du tout songé. Je vais certainement disputer cette saison jusqu'au bout si je peux «rider» sans douleur. Pour la suite, nous verrons cet été. Je m'imagine très bien continuer en Coupe du monde. C'est très certainement une option. /si