La nouvelle structure de la future équipe Astana, dirigée par Johann Bruyneel, s'est fendu d'un communiqué hier pour annoncer que les salaires des coureurs seront payés d'ici la fin de l'année. Comme par hasard, ce communiqué tombe deux jours après que les actuels coureurs d'Astana ont lancé un ultimatum. En cas de non-paiement de leurs salaires de septembre, octobre et novembre avant Noël, ils menaçaient de saisir l'UCI.
Forcément, les dirigeants kazakhs mettent en cause Marc Biver, actuel manager, et sa société Zeus Sàrl, dans ces retards de paiement Il est accusé de malversations financières. «C'est incroyable de lire des choses pareilles alors que nous n'avons reçu aucun montant de la part des dirigeants kazakhs depuis la fin du mois d'août», s'emporte Marc Biver. «Par ailleurs, l'audit établi par Ernst & Young démontre que nos comptes ont été parfaitement tenus.» Dans un communiqué, Marc Biver précise: «Zeus Sàrl n'a jamais reçu la résiliation officielle de son contrat, dont la durée court jusqu'en 2010, de la part de la Fédération de cyclisme du Kazakhstan (FCK)».
Les déclarations de Johan Bruyneel, qui regrette ces retards de paiement, ont mis Marc Biver hors de lui. «Nous ne sommes pas responsables de ces manquements», déclare-t-il. «Notre financement dépend uniquement de la FCK. Elle n'a versé aucun fonds depuis septembre 2007. Cette fédération justifie cela par un manque de confiance envers nous, alors que nous avons été abusés sur toute la ligne. Il semblerait plutôt que le refus de complaisance de ma part face à une politique sportive pour le moins ambiguë et une extrême rigueur dans la gestion de l'équipe soit à l'origine de cette rupture de confiance.» Des actions légales pourraient être entreprises de parts et d'autres pour règler ce conflit.
Le fait est que la FCK va débloquer un montant de 2,4 millions sur un compte en conciliation pour honorer ses salaires auprès des coureurs actuellement sous contrat. «Cela ne règle pas le problème de tous les autres employés qui n'ont pas non plus été payés», s'insurge Marc Biver. Le responsable du service-course, Serge David, est tout aussi révolté. «On ne compte pas là-dedans», regrette-t-il.
L'attitude de l'UCI est de nouveau fustigée par Marc Biver. «Nous avons fait appel à cette instance en octobre pour dénoncer ces retards dans les paiements et le non-respect du règlement de la part de Johan Bruyneel et des Kazakhs. Ceux-ci négocient avec nos coureurs sans même nous consulter. Nous avons demandé à l'UCI de débloquer la garantie bancaire déposée par les Kazakhs et elle ne l'a toujours pas fait. En attendant, Johan Bruyneel prépare son équipe et convoque les coureurs à un camp d'entraînement en décembre. Il faudra qu'on m'explique comment l'UCI applique son règlement.» Suite au prochain épisode... / jce