De retour d'une tournée estivale d'un mois sur la côte ouest des Etats-Unis avec la troupe de «Champions on Ice», Stéphane Lambiel a eu tout loisir de se changer les idées. Il en avait besoin.
«J'ai eu un coup de fatigue après la saison dernière. Et j'ai dû arrêter deux mois de m'entraîner à cause de ma blessure à un genou, puis d'une autre au dos», relève-t-il lors d'un entretien téléphonique, quelques jours avant de s'envoler pour une nouvelle tournée au Japon.
«Aujourd'hui, je suis à nouveau d'attaque, prêt à travailler et à recrocher», comme il le dit. Outre-Atlantique, au cours de la vingtaine de galas qui figurait à son programme, Stéphane Lambiel s'est beaucoup enrichi au contact des autres participants à la tournée. «J'ai pu comparer les méthodes et les habitudes de chacun, c'était intéressant.»
Le champion olympique Evgeny Plushenko, l'autre grande vedette masculine présente lors de ces shows qui attiraient régulièrement 10.000 ou 12.000 spectateurs, reste toujours aussi énigmatique. Stéphane Lambiel se sent beaucoup plus proche d'une Michelle Kwan par exemple, la quintuple championne du monde américaine, «une athlète très posée et intelligente».
En tout cas, il n'a rien appris de plus que les observateurs sur les projets de Plushenko. Peut-être que le Russe lui-même ne sait pas encore quelle suite il entend donner à sa carrière. Année sabbatique, arrêt, poursuite jusqu'aux JO de Vancouver... Les informations les plus contradictoires circulent à son sujet.
«Mais ça m'est égal, souligne Lambiel, fidèle à lui-même. Je patine pour moi, pour mon plaisir.» Un plaisir qui passera aussi par une bonne dose de travail ces prochaines semaines afin de «devenir plus régulier» lors de la nouvelle saison. Lambiel n'annonce pas de révolution sur le plan technique. Pour l'instant, il n'a pas poussé plus avant son projet de quadruple flip. «Il faut d'abord maîtriser ce qu'on a.»
En revanche, sa soif de créativité artistique est intacte. «Mon but est d'amener un nouvel univers, un nouveau conte de fée», explique-t-il. Le zèbre que Lambiel incarnait dans son programme libre la saison passée vivra probablement encore quelque temps, mais pas toute la saison. Evidemment, le nouveau programme n'est pas encore ficelé.
Lambiel se réjouit déjà à l'idée des prochains Championnats du monde de Tokyo, à fin mars 2007. Au cours de ses deux premiers séjours au Japon, en mai et en juillet, il a pu goûter à «la finesse du public nippon, très connaisseur et sensible aux détails», nullement chauvin. Un public qui apprécie tout particulièrement la richesse d'expression du Valaisan. / si