Après le match face au Liechtenstein à mi-août, Köbi Kuhn avait dit qu'il était temps de procéder à quelques essais en vue de l'Euro 2008. Pourtant, deux rencontres amicales plus tard, on reste sur notre faim. Que ce soit face au Venezuela ou au Costa Rica, deux formations plus faibles, on n'a toujours rien vu. Hier encore, au coup d'envoi, pas de surprise. Lustrinelli, malgré un bon quart d'heure samedi, ronge à nouveau son frein sur le banc, à se demander ce qu'il doit faire pour convaincre le coach national, qui lui préfère toujours le transparent Streller Köbi Kuhn ne bronche pas
Mais si, finalement, le sélectionneur national était, tout simplement, un fin psychologue? Ce n'est un secret pour personne, Streller est véritablement au «fond du trou». Au VfB Stuttgart, il ne joue pas, avec l'équipe de Suisse il en manque des wagons. L'ex-Bâlois traîne son spleen. Mais Köbi Kuhn est malin. Pourquoi enterrerait-il encore davantage un attaquant alors qu'il en manque cruellement? Il essaie donc simplement de le relancer. Et ça marche! Hier soir, le grand Marco a marqué le premier but de la tête, avant d'adresser un caviar à Frei pour le deuxième.
Lustrinelli, lui, devra attendre la deuxième mi-temps pour faire son apparition sur le terrain. Ou peut-être son éventuel transfert du Sparta Prague à Bâle ou au FC Zurich pour entrer enfin dans les plans du coach
Et si Steve von Bergen est apparu aussi tard, c'est peut-être tout simplement parce que le sélectionneur a préféré donner un peu de temps de jeu «facile» à Grichting et Müller, qui en manquent cruellement à Auxerre, respectivement Lyon. Reste que le Neuchâtelois est rentré sans mot dire, tout heureux que ce moment arrive enfin. Il n'a certes pas eu beaucoup de travail aux côtés du Bourguignon, son compagnon de chambre, mais il l'a fait proprement et dans la discrétion. Fidèle à son habitude Et même s'il n'a joué qu'une grosse vingtaine de minutes, «ça suffit à mon bonheur. Mais je dois dire aussi que je n'avais pas envie que ça se termine.»
Il tire toutefois un grand motif de satisfaction de sa première prestation sous le maillot national. «Je suis rentré à 2-0 et ça a fini 2-0. C'est bien aussi.» On le sent presque soulagé. «J'ai eu un bon noeud à l'estomac avant d'entrer en jeu, mais une fois dans le match, ça a passé. C'était un rêve d'être là et je peux vous assurer que j'ai profité de chaque instant.»
Au point d'attendre la prochaine sélection avec impatience? «Je n'ai pas d'attentes particulières. Certains joueurs vont revenir, je le sais. Mais j'ai franchi un pas ici et je devrai en franchir d'autres avec Zurich pour retourner en sélection.» Modeste, le Steve / DBU
SUISSE - COSTA RICA 2-0 (2-0) Stade de Genève: 12.000 spectateurs. Arbitre: M. Van Egmond (P-B) Suisse: Coltorti (46e Benaglio); P. Degen, Müller (70e Von Bergen), Grichting, Magnin (46e Inler); Gygax, Cabanas (82e Wicky), Vogel, Spycher; Frei (77e Regazzoni), Streller (46e Lustrinelli). Costa Rica: De Lemos; Flores, Corrales, Carpio, Campbell; Viquez, Sequeira, C. Hernandez, R. Hernandez; Saborio, Aguilar. Buts: 12e Streller 1-0. 40e Frei 2-0 Notes: soirée agréable. Pelouse en parfait état. Suisse sans Behrami, Senderos, David Degen (blessés) ni Djourou, Barnetta, Vonlanthen, Margairaz, Dzemaili (avec les M21). 90e: tir sur le poteau de Regazzoni. Avertissements: 16e C.Hernandez (faute). Coups de coin: 5-1 (3-0).