La planète golf s'attaque dès jeudi à l'US PGA, son dernier Grand Chelem de l'année. Si les «Majeurs» restent des rendez-vous incontournables, d'autres tournois voient leur cote prendre l'ascenseur, comme l'European Masters de Crans-Montana (1-4 septembre). Son directeur Yves Mittaz en donne les raisons.
Les Européens dominent depuis plusieurs mois. Comment expliquez-vous ce renversement de tendance?
Pendant des années, Tiger Woods a survolé le golf mondial, entraînant dans son sillage le Tour américain et jetant dans l'ombre le Tour européen. Mais une telle domination est le fait d'un génie. Elle est donc très rare. Avec le déclin de Woods, les forces se sont rééquilibrées. Et aujourd'hui, ce sont les Européens qui sont aux commandes.
C'est donc tout bénéfice pour votre tournoi?
En effet, la domination européenne nous permet d'aligner trois joueurs du top 4 mondial: Lee Westwood (Ang), Martin Kaymer (All) et Rory McIlroy (IdN). Depuis l'époque des Faldo et Ballesteros, nous n'avions plus disposé d'un si beau plateau.
Avec une dotation de 2 millions d'euros, vous restez loin des sommes offertes sur le Tour américain. Comment expliquez-vous que les meilleurs Européens viennent malgré tout à Crans-Montana?
A mon avis, il y a tellement d'argent dans le golf que ce n'est plus la priorité des joueurs. Leur relation avec le prize-money a changé par rapport aux dix dernières années. Aujourd'hui, les golfeurs se concentrent sur les grands tournois comme ceux du Grand Chelem, puis sur les endroits où ils ont du plaisir à venir jouer.
Le décor du Haut-Plateau vaudrait donc autant que le chèque offert au vainqueur?
De par son environnement et son histoire, notre tournoi est unique au monde. Parmi les déclics qui l'ont incité à quitter le Tour américain, Rory McIlroy a raconté qu'il avait vu des images de l'European Masters à la télévision et qu'il s'était dit: «C'est là que je devrais être, et non pas aux Etats-Unis». Autre exemple, Darren Clarke nous a confirmé sa venue après son succès au British Open en posant une seule condition: avoir la même chambre d'hôtel que l'an dernier.
Avez-vous tout de même douté face à la puissance financière du Tour américain?
Quand Tiger Woods régnait, la pression concurrentielle des Etats-Unis était très forte. La PGA européenne a alors fait pression pour que nous augmentions le prize-money. Mais nous n'avons pas accepté. Au lieu de tout investir dans la dotation, nous avons cherché à améliorer le cadre du tournoi. Cette politique s'est avérée payante. si