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«La Suisse a tout de même réussi son meilleur Euro»

Sur les hauteurs du lac de Zurich, la délégation a pris congé de «son» Euro. Les dirigeants ont minimisé l'échec subi par Köbi Kuhn et les siens. «Nous n'avons certes pas atteint l'objectif fixé par l'ASF, qui était d'arriver au moins en quart de finale. Mais avec ses trois points, la Suisse a tout de même réussi son meilleur Euro.» Tout l'art du dirigeant helvétique tient sans doute dans cette façon creuse de présenter le bilan du tournoi. Hier à Feusisberg, Ralph Zloczower n'a pas failli.

17 juin 2008, 12:00

En récupérant le succès d'estime du match contre le Portugal, le président central de l'ASF s'est efforcé de minimiser la portée de l'échec. A ses côtés, sous une moustache plus sérieuse que jamais, Ernst Lämmli a pris beaucoup de temps pour ne pas en dire beaucoup plus. «La déception est à la hauteur des espoirs que nous avions placés dans l'équipe», a noté le délégué des équipes nationales. «Depuis deux ans, nous avons pourtant tout entrepris pour avoir un tournoi couronné de succès. Un groupe d'experts a été créé, des spécialistes (en condition physique, nutrition, etc) ont été engagés. Mais la chance ne nous a pas toujours souri. Cela dit, le programme Futuro (réd: créé après la Coupe du monde 2006, afin d'assurer un suivi et un soutien individuel aux internationaux) doit se poursuivre...»

Sur l'estrade, songeurs, Köbi Kuhn et Alex Frei ont écouté sans broncher. «Le bilan que je dresse est assez bon», a ensuite relevé le sélectionneur sortant. «L'équipe a montré sur ses trois matches, s'inclinant deux fois de façon malchanceuse, qu'elle pouvait rivaliser avec les meilleures formations européennes.»

Ceux qui espéraient une analyse technique un peu plus fouillée, voire l'aveu de quelques erreurs de conduite, ont été déçus. Il est vrai que les carences de l'équipe, dans les grandes lignes, sont connues: réservoir offensif trop restreint, inexpérience, niveau technique général insuffisant... «Nous pouvons sans doute apporter des améliorations à notre travail. Mais le tournoi doit maintenant faire l'objet d'une analyse détaillée», a encore précisé Zloczower. Une façon élégante de dégager en touche.

Capitaine malheureux de cette équipe de Suisse, Alex Frei a tout de même nuancé quelque peu cette autosatisfaction générale à peine contrariée. «On peut estimer que la Suisse a réussi un bon tournoi», a-t-il dit. «Mais si on a un peu plus d'ambition, on doit regretter le deuxième but encaissé face aux Turcs, qui nous a tués. On parle souvent de la chance du Bayern Munich, par exemple. Moi, je crois que la chance peut se provoquer et qu'elle ne doit pas grand-chose au hasard.» Une impression partagée par Kuhn: «La Turquie a lutté jusqu'au bout. Et deux fois elle a réussi à retourner le match en sa faveur durant le temps supplémentaire. Une sacrée force de caractère!»

Interrogé au sujet d'Ottmar Hitzfeld, le futur coach de l'équipe de Suisse, Alex Frei n'a pas souhaité s'avancer. «J'ai d'abord un long chemin à parcourir pour retrouver la forme physique. On verra le moment venu...»

Libérés après de longues semaines de vie commune, les joueurs se retrouveront sous le maillot rouge et blanc au mois d'août. Plus précisément le 20, à Genève, face à Chypre, pour le seul match de préparation avant le début des qualifications pour la Coupe du monde 2010, qui débuteront le 6 septembre par un voyage en Israël. / FRU

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