Roman Peter n'a pas attendu les dernières difficultés, la montée vers Eison ou celle du Pas-de-Lona pour frapper un grand coup. Sous une pluie fine mais ininterrompue, le Zurichois comptait 40 secondes à Veysonnaz, une trentaine de km après le départ, sur le groupe des favoris. «Dans la descente de Nendaz, il s'est produit une cassure, explique-t-il. J'ai profité de l'aubaine, et j'ai maintenu mon rythme, en me disant qu'il faudrait voir en haut de Mandelon.»
L'ancien champion du monde juniors de cyclocross imprimait un rythme qui faisait ensuite exploser le peloton de ses poursuivants. La longueur du parcours faisait craindre que Peter, parti tôt, ne manque de force en fin de course. Au contraire, à chaque difficulté, notamment en haut du Pas-de-Lona, il augmentait son avance sur ses poursuivants. Tschopp, le routier de l'équipe Phonak, Stoll, vice-champion d'Europe de marathon, et le Français Thomas Dietsch, vice-champion du monde en 2004, n'ont jamais refait leur retard.
Johann Tschopp, après une saison bien remplie sur route, avec notamment une participation au Tour d'Italie, a signé une belle performance. «Pour ma première participation, je suis satisfait, commente-t-il. Je n'avais effectué que trois sorties à VTT cette saison!»
A l'arrivée, Roman Peter s'étonnait quant à lui de son succès: «Je ne m'étais pas particulièrement préparé pour cette course. Mon but était de finir dans les cinq premiers. J'ai su que j'avais un peu d'avance, et au Pas-de-Lona, on m'a dit que j'avais plus de quatre minutes. Mais tant qu'on n'a pas franchi la ligne, on n'a pas encore gagné. D'ailleurs, j'ai crevé un kilomètre avant l'arrivée!»
Jonas Vuille, lui, espérait passer sous la barre des sept heures de course. Raté. Pas grave, il affichait tout de même un large sourire. Et pour cause: il termine septième et meilleur Neuchâtelois. «Surtout qu'il n'y a presque que des pros devant moi! Je ne pouvais espérer mieux que ce rang.» D'autant que le Neuchâtelois a été quelque peu bloqué au départ. «Il pleuvait et je ne suis pas parvenu à accrocher le groupe de tête» explique-t-il. Pas grave, là non plus, puisqu'il a pu bénéficier du «coup de pouce» de son copain Philippe Vullioud (9e). «Nous avons roulé ensemble pendant deux ou trois heures. Puis, à Evolène, j'ai réussi à en remettre une couche, ce qui m'a permis de reprendre pas mal de temps sur la fin.» Mais tout n'a pas été sans mal non plus. «J'ai eu vraiment froid au Pas-de-Lona et j'avais le dos un peu bloqué. J'ai donc préféré assurer en descente, histoire de rester entier.»
Chez les dames, Dolorès Mächler-Rupp n'a pas eu à forcer son talent pour s'imposer. Quatrième des championnats du monde de marathon le week-end dernier à Bourg-d'Oisans, où elle avait été mal aiguillée lors d'un changement de parcours, elle a gratifié le public d'une véritable démonstration. Elle accroche une troisième victoire sur le Grand Raid à son palmarès, après ses succès en 2002 et 2003. / si-DBU