«Je suis très fière de moi, lâchait la Lucernoise au pied du podium. Franchement, je ne pouvais pas espérer beaucoup mieux. Kristin Armstrong était vraiment très forte. Même si j'avais été en pleine forme, je ne sais pas si j'aurais pu la battre.» Les 25''57 d'écart séparant la Suissesse de l'Américaine ne laissent pas beaucoup de place aux doutes.
Seul regret, le manque d'informations dont a été victime Karin Thürig. «Ma radio était en panne et je n'ai pas pu avoir de références par rapport à mes adversaires, déplorait-elle. Je suis partie prudemment et je suis arrivée en retard en haut de la première montée (réd.: 20''). Ensuite, j'ai tout donné dans la longue descente.» Malgré son énorme braquet (54x11), elle n'est pas revenue sur la triomphatrice du jour.
En tous les cas, la nouvelle championne du monde était consciente de son exploit. «Je suis contente d'avoir enfin battu Karin, jubilait la nouvelle championne mondiale. C'est la première fois que ça m'arrive. J'éprouve vraiment beaucoup de respect pour cette coureuse. Je ne sais pas si je pourrai la devancer une nouvelle fois. Ce ne sera en tout cas pas à Hawaï. Moi, je ne vais pas participer à l'Ironman.» Même si Kristin Armstrong (33 ans) a également pratiqué le triathlon avant de devoir abandonner ce sport pour cause de douleurs à une hanche.
Après être rentrée chez elle, Karin Thürig s'envolera samedi pour Lanzarote, où elle préparera son prochain défi. Avec un moral tout neuf. «Cette deuxième place mondiale va me servir de motivation, souligne cette magnifique athlète. Lors de l'Ironman d'Hawaï, je viserai les dix premières places, c'est un objectif ambitieux. Si je voulais gagner cette épreuve, je devrai arrêter le cyclisme et je ne le veux pas. J'aime trop ce sport et je suis très contente d'être venue à Salzbourg.»
Le bonheur de Karin Thürig a fait une malheureuse. Troisième jusqu'à l'arrivée de sa compatriote, Priska Doppmann (35 ans) s'est retrouvée chocolat (4e). La Schwyzoise avouait une certaine déception. «Je m'étais prise à rêver d'un podium, soupirait-elle. Je suis néanmoins très satisfaite de ma course. J'ai signé mon meilleur résultat lors d'un championnat du monde.» Il ne manquait qu'une médaille pour que tout soit parfait. Mais avec 26'' de retard sur la troisième - l'Américaine Christine Thorburn - les regrets de la deuxième Suissesse de la course se sont vite estompés. Il n'est toutefois pas interdit de penser que Priska Doppmann n'a pas dit son dernier mot. / JCE