Avec un dernier rideau solide, les Allemands auraient pourtant les moyens d'aller loin. Et même, pourquoi pas, de rêver à la succession du Brésil. Mais voilà, le temps des routiniers Kohler, Helmer ou Woerns est bel et bien révolu. Aujourd'hui, les défenseurs allemands ont pour nom Metzelder, Mertesacker, Friedrich ou encore Lahm. Tous ont moins de 26 ans et comptent relativement peu de sélections. Et à ce niveau, l'expérience se paie souvent cash. Loin d'être des foudres de guerre au niveau offensif, les Costariciens l'ont démontré. Ils ont tiré deux fois au goal. Et marqué deux fois. Et chaque fois consécutivement à un «oubli» de Friedrich, visiblement peu à l'aise dans l'application du piège du hors-jeu.
«Nous sommes sûrs que nous allons grandir durant ce tournoi et pouvoir minimiser nos erreurs» a expliqué Jürgen Klinsmann. Peut-être en titularisant le routinier Nowotny (32 ans)? «Il faut avant tout densifier encore davantage le milieu de terrain, histoire de soulager la défense» poursuit «Klinsi». Dans un groupe qui comprend également la Pologne et l'Equateur, l'Allemagne ne devrait pas forcément rencontrer de problèmes pour atteindre les huitièmes de finale, mais la suite pourrait être bien plus ardue. «Il ne faut pas oublier que c'était le Costa Rica en face, et pas le Brésil, soulignait l'ancienne star allemande du tennis Boris Becker. Hier, nous n'avons eu affaire qu'à deux centres. Ce sera autre chose contre une grosse équipe.» Et boum. Boum Boum même.
Reste que, offensivement, les Allemands peuvent voir venir. Le ballon circule bien vers l'avant, et ce même en l'absence du maître à jouer Ballack. Et avec un attaquant de la trempe de Miroslav Klose (25 buts en 26 matches de Bundesliga la saison dernière), «Klinsi» n'a pas trop de soucis à se faire de ce point de vue là. Après ses trois buts lors du premier match de l'Allemagne contre l'Arabie Saoudite en 2002, le buteur du Werder Brême s'est offert un beau cadeau d'anniversaire pour ses 28 ans en trouvant l'ouverture à deux reprises. C'est d'ailleurs sans réelle surprise qu'il a été nommé «homme du match».
Et malgré ses gros soucis défensifs, l'Allemagne a réussi le plus dur: éviter le piège du match d'ouverture. «Je suis heureux, mais surtout soulagé, racontait le coach allemand. On ne sait jamais ce qui peut se passer lors d'une telle rencontre.» Et même si elle n'a pas toujours été parfaite, l'Allemagne a gagné. Pour le plus grand plaisir d'un public dont le soutien est appelé à grandir toujours davantage. Mais cela ne lui suffira malheureusement pas. / DBU
ALLEMAGNE - COSTA RICA 4-2 (2-1) Stade Fifa, Munich: 59.416 spectateurs (guichets fermés). Arbitre: M. Elizondo (Arg). Buts: 6e Lahm 1-0. 12e Wanchope 1-1. 17e Klose 2-1. 61e Klose 3-1. 73e Wanchope 3-2. 87e Frings 4-2. Allemagne: Lehmann; Friedrich, Mertesacker, Metzelder, Lahm; Schneider (91e Odonkor), Borowski (72e Kehl), Frings, Schweinsteiger; Podolski, Klose (79e Neuville). Costa Rica: Porras; Martinez (67e Drummond), Umana, Sequeira, Marin; Fonseca, Solis (78e Bolanos), Centeno, Gonzalez; Gomez (91e Azofeifa), Wanchope. Notes: pelouse en bonnes conditions. Après-midi ensoleillée. Avant le coup d?envoi, Pelé a symboliquement remis la Coupe du monde au top model allemand Claudia Schiffer, invitée à la cérémonie d?ouverture. L?Allemagne joue sans Hanke (suspendu) ni Ballack (blessé). Avertissement à Fonseca (30e).