«C'est dommage, mais si Gilles n'est pas blessé, c'est le principal» lâchait Jean-Michel Aubry. Gilles Bailly, au bout du fil, en avait gros sur la patate. «Je suis déçu, d'autant que ce n'est pas de ma faute? J'étais motivé pour aller titiller Jean-Mi? J'aurai mon nom dans le journal, mais pas comme je le voulais! Je vais maintenant essayer de gagner une étape, mais c'est con de finir comme ça?»
L'actuel leader incontesté a un défaut: il n'aime pas les descentes. Peut-être même qu'il les déteste. «C'est ma hantise», avouait-il. «Et comme je savais qu'il y avait des bons descendeurs, comme Vincent Feuz, qui peuvent me reprendre une à deux minutes, je suis parti sur un bon rythme à la montée, avant de terminer sans puiser dans mes réserves.»
Le Carcoie n'a repris que neuf secondes à Pascal Schneider, son dauphin à l'étape et, désormais, au général. «J'ai voulu suivre Jean-Michel, mais il est trop fort», souriait le Brévinier. «Je me suis grillé à la montée. Ça a donné le tour en haut et j'ai bien fini. Je suis content de ma course.» Il y a de quoi. Même que ça lui donne des idées. «Je visais le top 10, mais comme ça marche mieux que prévu, je vais viser le général, et si possible rester sur le podium.» Pascal Schneider n'est encore jamais entré dans les dix premiers du BCN Tour. Alors il ne se la joue pas fanfaron. «Le Tour est long et ne permet pas de jour sans.»
Chez les dames, Laurence Yerly s'est fendue d'un nouveau cavalier seul, devant Vinciane Cohen-Cols et Roxane Woodtli. Mais la Vaudruzienne ne s'est pas baladée. Le souffle était court à l'arrivée. «Je suis raide, et c'est à cause de lui», lançait-elle. «Je n'arrive pas à battre sa femme, alors je me rabats sur lui!» Lui, c'est Christian Flückiger, le mari d'Angéline Joly. Qui a devancé Laurence de quatre secondes. «Je l'ai battu à Cernier et il mène 2-1», précisait la leader des féminines. Un challenge à suivre. / PTU