Touchés samedi contre la Côte d'Ivoire, Valon Behrami et Patrick Müller n'ont pas travaillé avec le ballon. Le Tessinois et le Genevois ont aligné les tours de terrain avant de regagner Feusisberg une bonne heure avant leurs coéquipiers. Selon le staff médical, leur condition ne suscite aucune inquiétude. Ils devraient être aptes à jouer demain à Genève contre l'Italie. Mais Köbi Kuhn ne préférera-t-il pas leur laisser trois jours de répit supplémentaire et les aligner plutôt contre la Chine à Zurich samedi?
Introduit à la 29e minute pour Müller à Bâle, Stéphane Grichting sera très certainement appelé à jouer à nouveau contre l'Italie. Excellent au Parc Saint-Jacques, le Valaisan s'est profilé comme le troisième défenseur central de Köbi Kuhn derrière Senderos et Müller. Or, avec Smiljanic, qui ne figure finalement pas dans la liste des 23, et Djourou, Köbi Kuhn disposait d'autres alternatives.
«Je ne sais pas si je suis le No 3, tempère Grichting. Mais je ne cache pas que j'aurais été extrêmement triste de ne pas être retenu dans cette liste des 23 après la saison que j'ai réalisée avec Auxerre! J'ai douté jusqu'au 15 mai. La route est tellement longue... On est à la merci de tout, d'une blessure, d'un changement de statut dans son club.»
Même si sa quatrième année en France fut la plus aboutie, Köbi Kuhn avait, sans doute, une autre raison de sélectionner Stéphane Grichting. Il ne se sentait sans doute pas le droit de le laisser sur le carreau après les événements du 16 novembre à Istanbul. En Turquie, le Valaisan, qui n'avait pas joué, avait été, on s'en souvient, le joueur le plus meurtri lors des incidents dans le couloir de la honte en étant victime d'une rupture du canal urinaire. Une blessure qui le fait encore souffrir aujourd'hui. «Psychologiquement, la page n'est pas encore tournée, avoue-t-il. Et surtout, j'ai encore mal au point que je consulterai un spécialiste après la Coupe du monde pour décider du bien-fondé d'une opération.»
Stéphane Grichting a porté l'affaire devant la Fifa et la Fédération turque. «Je ne demande pas d'argent, explique-t-il. Je demande seulement à comprendre ce qui s'est vraiment produit ce soir-là et que le coupable soit désigné. J'ai malheureusement le sentiment que les instances ne mettent pas beaucoup d'ardeur pour trouver les réponses à mes questions.»
A Auxerre en revanche, il a trouvé auprès de ses dirigeants l'écoute qu'il recherchait. Il y a un mois, Stéphane Grichting a signé un nouveau contrat de quatre ans avec le club bourguignon. «J'avais d'autres offres, notamment d'Allemagne, explique-t-il. Mais les dirigeants auxerrois ont fait les efforts qu'il fallait pour me retenir.» A Auxerre, il découvrira un nouveau mentor après Guy Roux et Jacques Santini, qui a été limogé ce printemps. Il sera dirigé désormais par Jean Fernandez, l'ancien entraîneur de Marseille. / si