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Les destins de Thorsten Fink et Claudio Ranieri se croisent

Sur le banc du FC Bâle, Thorsten Fink poursuit avec succès son apprentissage du plus haut niveau. Claudio Ranieri, son homologue romain, battu 3-1 mardi, s'appuie sur son passé.

21 oct. 2010, 09:46

Claudio Ranieri se lève pour quitter la salle de conférence de l'Olimpico. L'officiel de l'UEFA lui lance un regard désapprobateur. Il n'approuve pas l'au revoir prématuré de l'entraîneur de l'AS Roma, Soupir et retour sur le siège en cuir pour un technicien contraint de supporter la traduction en allemand de ses déclarations. Dans le couloir qui sort de la pièce, Thorsten Fink répond à chaque sollicitation. Il enchaîne les déclarations sans rechigner face aux journalistes après la victoire de son équipe (3-1). «Je ne sais pas s'il s'agit de ma plus grande victoire. Ce genre de considération ne m'intéresse pas, l'important est l'expression collective de l'équipe», confie-t-il.

Fink se transforme en cauchemar pour les Romains. Il avait inscrit deux buts sous le maillot de Karlsruhe pour éliminer l'AS de la Coupe UEFA en 1996. Il devient le premier entraîneur d'une équipe suisse victorieuse à l'Olimpico. «Je ne sais pas si la Roma me porte chance. Ce que j'ai réussi personnellement ne compte pas, je veux parler du présent.» Les questions de l'assistance le confrontent à une phrase lâchée devant les caméras de la télévision. «Oui, j'estime que notre performance de l'an dernier était supérieure même si nous avions perdu. Nous avions mieux contrôlé le match, nous avions eu plus d'occasions de but. Le critère de jugement définitif est toujours la victoire ou la défaite. L'histoire retiendra donc le résultat de mercredi. Nous avons été plus concrets cette année, plus efficaces tant en phase offensive qu'en phase défensive.»

L'efficacité, Fink l'a rencontrée à Salzbourg lors de ses débuts sur un banc de touche. Il avait dirigé la deuxième équipe du club autrichien après l'obtention de son diplôme UEFA en 2005. Le responsable du groupe professionnel s'appelait Giovanni Trapattoni, un orfèvre en matière de réalisme pur et dur. Fink a su moderniser les leçons du Trap et donner un visage offensif à son football. «L'engagement de Samuel Inkoom lorsqu'il a marqué m'a beaucoup plu. Il n'a pas eu peur de se présenter en phase offensive malgré son poste de latéral.» Ranieri, qui a fêté hier ses 59 ans sur un siège éjectable, tolère moins ces initiatives. «C'est un entraîneur à l'antique», assène Piero Torri, plume réputée du quotidien sportif romain «Corriere dello Sport». «Une grande équipe développe son jeu quel que soit l'adversaire. Vous avez entendu Ranieri? Il dit lui-même que la Roma ne possède pas un schéma type. Il convient bien pour une formation à reconstruire, mais il ne gagne pas de titre. C'est un splendide second.»

La sentence accroît le contraste entre les deux techniciens avec le respect de la dimension des clubs et des championnats respectifs. A 43 ans, Fink a signé le doublé dès sa première saison à la tête du FC Bâle, il reconduit l'équipe rhénane à un succès attendu en Ligue des champions depuis 2003 (victoire 2-1 contre la Juventus à Saint-Jacques). Une qualification pour les huitièmes de finale effacerait définitivement les ombres de l'épopée de 2002 qui avait conduit les Bâlois de Christian Gross en deuxième phase de poules. «La hiérarchie ne change pas dans le groupe. Nous restons le petit qui peut créer la surprise, elle sera simplement moins grande si nous la concrétisons. Le passage en Europa League est un objectif minimal désormais.» Lors du match retour le 3 novembre à Saint-Jacques, son voisin de banc ne s'appellera pas forcément Claudio Ranieri. /SFO

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