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Le premier grand frisson offert par les Allemands et les Anglais

Dans un duel marqué par un but parfaitement valable refusé aux Anglais, la jeune vague allemande emporte tout sur son passage (4-1).

28 juin 2010, 09:31

Les bras au ciel, Lampard court vers les siens. Le milieu de terrain de Chelsea vient d'armer une magnifique frappe lobée qui a terminé sa course sous la transversale du but allemand, avant de rebondir derrière la ligne. Clairement. L'arbitre laisse se poursuivre le jeu et déjà, le fantôme de Geoffrey Hurst, l'auteur du but anglais litigieux de la finale de 1966, plane sur Bloemfontein. Privée injustement de cette égalisation parfaitement valable, les Anglais ne retiendront que cette terrible 38e minute.

«Nous avons marqué deux buts. On aurait vu un autre match à 2-2. Car l'adversaire n'aurait pas pu se contenter de jouer les contres.» Au coup de sifflet final, Fabio Capello ne s'est pas fait prier pour jeter de l'huile sur le feu. A tort. Car c'est sur 90 minutes que la décision s'est faite. 90 minutes durant lesquelles la nouvelle vague allemande s'est montrée plus joueuse, plus vive, plus efficace. Steven Gerrard en convenait: «Ce but refusé a pesé, mais nous ne pouvons pas nous en servir comme excuse. L'Allemagne est une équipe fantastique qui mérite sa victoire.» Avec à la clé, la performance collective la plus aboutie de ces deux premières semaines de compétition. Plus que jamais, le onze triomphant de Joachim Löw mérite le sobriquet de «teutons flingueurs» dont il est affublé depuis sa démonstration contre l'Australie (4-0).

Il aura fallu patienter 20 minutes avant que la partie ne s'emballe, un round d'observation dynamité par l'inusable Klose (1-0, 20e). La partie était lancée. Et elle va être complètement folle. Au bord d'imploser à chaque incursion allemande, l'Angleterre en prenait d'abord un deuxième, (un coup de canon signé Podolski, servi par Müller), avant de revenir (2-1 de Upson) et de prendre le match à son compte.

Considérés comme cramés, traumatisés par un premier tour où ils ont alterné le moyen et le mauvais, orphelins de leurs leaders Gerrard, Lampard et Rooney branchés sur courant alternatif, les Britons ne pouvaient tout de même pas laisser l'ennemi héréditaire s'en tirer à si bon compte. C'est au moral plus que sur leurs qualités intrinsèques qu'ils vont dominer les débats durant une demi-heure. Lampard va même toucher une seconde fois la transversale (52e). Avant de voir Müller lever les derniers doutes sur la qualification allemande, sur deux contres-éclair somptueux.

La fraîcheur, l'intelligence et la vitesse d'exécution dont a fait preuve hier le trio Podolski-Özil-Müller sonne comme un avertissement cinglant pour les futurs adversaires de l'équipe de Löw. Pris sous l'éteignoir Schweinsteiger, le duo Lampard-Barry n'est jamais parvenu à contrôler le rond central, contraignant Gerrard à faire le pas en arrière. Du tout cuit pour les fusées d'en-face qui ne se sont pas faits prier pour tourner en bourrique une défense anglaise aussi lourde que rudimentaire.

Dans la nuit de Bloemfontein, les supporters britanniques éclusent leurs derniers rands avant de regagner leur île. Groggys, ils restent scotchés aux écrans qui repassent en boucle le but refusé de Lampard. Et restent inconsolables, malgré la douce sensation d'avoir vécu le premier grand frisson de la quinzaine. Qu'on se le dise: le Mondial, le vrai, celui des grands, a commencé hier au Free State Stadium. /VIC

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