Les formations africaines conviennent décidément à merveille aux Brésiliens, qui ont ajouté les Ivoiriens, battus hier 3-1, à leur tableau de chasse après avoir dompté le Zaïre, le Cameroun, le Maroc, le Ghana et l'Algérie dans de précédents Mondiaux.
Plus aucun doute n'est permis, ce Brésil 2010 est un proche parent de ses illustres prédécesseurs de 1994 et 2002. Certes vainqueurs de la Coupe du monde, mais en privilégiant l'aspect défensif.
Equipe défensive, certes, mais qui sait contrer comme personne grâce au génie des virtuoses qui la composent. Une récupération à mi-terrain, une accélération, Robinho glisse à Kaka, qui lance Luis Fabiano. Une frappe puissante dans un angle impossible propulse le cuir dans la lucarne, au premier poteau. Le Brésil, sans briller, mène 1-0 à la 22e.
La formation de Dunga est solide et patiente. Patiente comme son sélectionneur, qui a forgé pas à pas un collectif ayant intégré à la perfection le système imposé. Dunga a fait des essais jusqu'à trouver la bonne formule. Le Brésil est encore plus fort qu'avant. Construit méticuleusement, il forme un bloc impressionnant tant techniquement - la marque de fabrique -, que tactiquement et physiquement. Les Brésiliens ne forcent pas leur talent. Ils attendent leur heure pour porter l'estocade. Puis ils gèrent, s'amusant avec un adversaire obligé de se dépenser énormément pour toucher à nouveau le cuir.
La Côte d'Ivoire a beaucoup couru, s'est beaucoup battue. Souvent dans le vide. Sans cohésion, sans fil rouge, sans idée directrice, les Eléphants n'ont pas su élever leur niveau, en dépit du retour de Didier Drogba (qui a réduit l'écart à la 79e) dans le onze de départ. Ils ne se sont que peu montrés véritablement dangereux, ne sollicitant Julio Cesar qu'à quatre reprises, pas toutes sérieuses. Le Brésil, lui, a marqué à sa première tentative correctement ajustée.
Et a doublé la mise à deuxième, malgré une faute de main au départ de l'action, après un solo de Luis Fabiano (50e). A l'heure de jeu, comme à la parade, Kaka - qui a été expulsé en prenant deux avertissements en trois minutes (85e, 88e) - déborde et offre le 3-0 à Elano. Le Brésil n'a cadré au final que quatre shoots... /si