A Kiev, qui accueillera la finale le 1er juillet, on aimerait penser à la liste du sélectionneur et héros national Oleg Blokhine, à la grande fête du football qui se prépare. Mais le plus grand événement jamais organisé par l'Ukraine s'avance sous de sombres auspices.
Il y a deux semaines, quatre explosions successives au centre-ville de Dnipropetrovsk ont fait une trentaine de blessés. Ces attentats ressemblent à un défi sécuritaire à relever même si Dnipropetrovsk ne fait pas partie des villes hôtes ukrainiennes pour le tournoi (Kiev, Lviv, Donetsk, Kharkiv).
Puis c'est le sort de l'opposante emprisonnée Ioulia Timochenko qui est venu encore ternir un peu plus le tableau. Sa grève de la faim pour dénoncer les violences qu'elle affirme avoir subies en prison a eu l'effet d'une bombe: L'Ukraine est maintenant pressée par l'Occident, Allemagne en tête, de la libérer sous peine de voir l'Euro boycotté au niveau politique.
Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, qui souhaitait profiter de l'Euro pour redorer son image internationale, semble dans l'impasse.
Foot et politique sont désormais intimement liés: Uli Hoeness, président du Bayern Munich, grand fournisseur de joueurs de la sélection allemande, un des grands favoris, et Philipp Lahm, international et capitaine du Bayern, ont appelé le patron de l'UEFA, Michel Platini, à faire pression sur les autorités ukrainiennes concernant Timochenko, incarcérée depuis août 2011.
Platini, lui, avait déjà mis un sérieux coup de pression aux Ukrainiens en dénonçant des prix d'hébergement de «bandits» pour l'Euro-2012.
La Pologne presque prête
Du côté de la Pologne, les situation est largement plus stable. «Nous sommes prêts à 98%», affirme Mikolaj Piotrowski, porte-parole du comité d'organisation en charge des projets liés aux transports, à l'hébergement et aux stades.
«Le 15 mai, la Pologne annoncera officiellement qu'elle est tout à fait prête» a-t-il dit. Le seul problème concerne la circulation sur l'autoroute près de Varsovie avec un risque de bouchons, a-t-il ajouté.
Reste que les Polonais sont plutôt inquiets des appels au boycott de l'Ukraine lancés par des responsables européens pour dénoncer le sort de Ioulia Timochenko. Le président polonais Bronislaw Komorowski a qualifié ces appels de «complètement inadéquats». Il a toutefois appelé l'Ukraine à modifier son code pénal et à arrêter de mettre en prison des hommes politiques.