Pour les plus jeunes, Köbi Kuhn, c’est d’abord le sélectionneur qui, après Roy Hodgson, a redonné uns stature internationale au football suisse: trois tournois majeurs, deux Euros en 2004 et 2008, et une Coupe du monde, en 2006, que l’équipe rouge à croix blanche a quittée sans avoir encaissé le moindre goal. Hormis ces maudits tirs au but contre l’Ukraine...
Pour ceux qui ont un peu plus de recul, âge oblige, ce même Köbi Kuhn a d’abord été un joueur d’exception, certains disent même qu’il fut le meilleur de sa génération. Son palmarès en atteste: six titres de champions, cinq Coupes de Suisse et un bail de 17 ans sous un seul et même maillot, celui du FC Zurich.
Non à l’exportation des talents
C’est qu’en ce temps-là, le footballeur helvétique ne s’exporte pas. Quarante ans plus tard, Köbi Kuhn, l’élégant milieu de terrain, aurait-il trouvé chaussure à son pied talentueux sur les pelouses de Bundesliga ou de Premier League? On ne refait pas l’histoire. On se pose juste la question, comme on se la pose aussi pour l’autre grand milieu de son temps, le Bâlois Karl Odermatt.
Il a donc fallu Köbi le sélectionneur pour réconcilier la Suisse avec Köbi le joueur, né à une époque où la nation se passionnait davantage pour la rivalité Russi-Collombin sur les pistes des Alpes que pour les résultats d’une Nati rouge pâle.