Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Etats-Unis: les footballeuses attaquent la fédération pour être payées autant que les hommes

Cinq des meilleures joueuses de l'équipe américaine de football ont déposé une plainte à l'encontre de leur fédération. Le motif de leur colère? Alors qu'elles génèrent nettement plus de revenus que leurs homologues masculins, elles sont nettement moins bien payées. Elles réclament donc une égalité salariale qui semble amplement méritée.

01 avr. 2016, 09:53
/ Màj. le 01 avr. 2016 à 11:09
Carli Lloyd, Alex Morgan, Megan Rapinoe, Becky Sauerbrunn et Hope Solor revendiquent l'égalité salariale.

Aux Etats-Unis, le football, le "nôtre", appelé "soccer" outre-Atlantique, c'est d'abord un sport de filles. Et ça marche, puisque les Américaines sont triples championnes du monde et 4 médailles d'or olympiques autour de leur cou. 

Côté finances, ce sont aussi elles qui font bouillir la marmite. Selon la chaîne ESPN, les filles ont généré l'an dernier 20 millions de dollars de revenus de plus que l'équipe nationale masculine, et elles sont payées... quatre fois moins que les garçons.

Cinq membres de l'équipe féminine, et pas des moindres, ont donc décidé de porter plainte contre la fédération américaine pour réclamer l'égalité salariale. On retrouve ainsi au front la gardienne-star Hope Solo et la buteuse Carli Lloyd, qui vient de recevoir l'équivalent du Ballon d'or. Selon leurs avocats, en janvier, une proposition de contrat a été faite à la fédération. L'égalité des salaires entre hommes et femmes était au coeur de ce document que les instances du foot américain ont rejeté, le qualifiant d'irrationnel. Pire, elle poursuit désormais en justice les joueuses. 

 

Pourtant, tout parle en faveur d'une juste récompense pour ces joueuses. Le Wall Street Journal rappelle que, lors de la dernière finale de la Coupe du monde remportée face au Japon, elles ont réuni 26 millions de téléspectateurs devant leur écran. De leur côté, les hommes ne sont jamais allés au-delà des quarts de finale d'un Mondial. "Les garçons sont plus payés pour faire de la figuration que nous pour gagner des titres majeurs", constate, amère, Hope Solo.

Dans ce même journal, la Fédération américaine avance ses arguments en rappelant que les revenus des joueurs masculins sont en moyenne deux fois plus élevés que ceux des filles et qu'elle se doit de les compenser lorsque ces sportifs ne peuvent pas être alignés par les clubs qui les paient.

Elle justifie ainsi le fait qu'une femme touche 72'000 dollars pour jouer 20 matches amicaux en une année. 99'000 dollars au maximum si elles gagnent ces 20 rencontres. Alors qu'un homme gagnera au minimum 5'000 dollars par match, quel que soit le résultat. Et ça peut monter jusqu'à plus de 17'000 dollars pour une victoire contre une équipe de premier rang, précise le New York Times. Au total, ESPN estime qu'un joueur américain peut espérer gagner un maximum de 263'000 dollars si son équipe remporte tous les matches.

 

Lors de leur victoire finale l'an dernier à la Coupe du monde qui s'est jouée au Canada, les Américaines ont reçu 2 millions de la fédération. Les hommes, qui n'ont pas passé les phases de groupe au Brésil, on perçu 9 millions. "On veut aussi jouer sur des terrains impeccables, voyager confortablement, et on veut juste être traitées comme les hommes", conclut Alex Morgan.

Elles ont obtenu le soutien de Landon Donovan, l'un des Américains les plus capés de l'histoire du soccer US.

"C'est vrai. Je ne suis pas pour l'égalité des salaires, je suis pour des salaires justes. Si les filles génèrent plus de revenus, elles devraient être davantage payées."

 

Hillary Clinton y est également allée de son tweet:

"Je ne voudrais pas affronter ces femmes sur un terrain ou dans un tribunal. Toutes les femmes méritent l'égalité salariale."

La procédure judiciaire est donc lancée. Mais les Américaines pourraient brandir la menace du boycott des Jeux Olympiques de Rio qui se profilent dans quelques semaines.

 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias