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Cristiano Ronaldo trop esseulé

Quand un pays vit le football si intensément et qu'il possède dans ses rangs un des meilleurs joueurs du monde, les désirs qu'il place en son joyau sont énormes. Cristiano Ronaldo en a déjà fait l'expérience, et ce n'est pas près de s'arrêter.

15 juin 2010, 09:13

Si le football n'était pas soumis aux aléas de la vie, la rencontre Côte d'Ivoire - Portugal, qui ouvrira les feux aujourd'hui dans le groupe G (16h), aurait été celle du duel flamboyant entre le No 7 du Real Madrid et, côté Eléphants, Didier Drogba. Mais l'état de forme du buteur de Chelsea, qui s'est fait opérer d'une fracture du cubitus le 5 juin, est toujours source d'interrogations, tandis que la star portugaise connaît des moments passablement difficiles en sélection.

Avec le Real Madrid, la vie est plutôt belle pour Ronaldo, auteur de 33 réussites (toutes compétitions confondues) cette saison, dont six lors de ses quatre derniers matches. Comment expliquer alors qu'une telle réussite ne se traduise pas également sous le maillot de la Seleção? L'homme aux 22 réalisations internationales (septième meilleur buteur de l'histoire) est muet avec le Portugal depuis février 2009 et une victoire 1-0 contre la Finlande en amical. Soit une sécheresse de dix rencontres...

Pire encore: Ronaldo n'a que très rarement été décisif lors de la campagne qualificative pour la Coupe du monde 2010, manquant cinq matches sur douze, dont le barrage aller-retour contre la Bosnie, sans que cela n'empêche les Lusitaniens de valider, dans la douleur, leur billet pour l'Afrique du Sud. Ce qui pousse certains à critiquer l'attaquant, estimant, comme Manuel Tulipa, l'entraîneur de Chaves, que «l'équipe est plus solidaire sans Ronaldo».

José Mourinho, avant de savoir qu'il allait diriger son compatriote à Madrid, s'était lui aussi interrogé sur l'apport de Ronaldo à la Seleção, tout en étendant sa réflexion de manière plus générale. «Même avec un Cristiano Ronaldo à mille à l'heure, le Portugal a peu de chances de gagner le Mondial.»

En fin analyste, le technicien a sans doute voulu pointer du doigt un immense vide dans le football portugais: l'absence d'un véritable avant-centre de premier plan. Un point d'ancrage, un pivot, un homme qui pèse dans la surface adverse. Un homme qui manque cruellement aux Lusitaniens depuis les retraites internationales de Pauleta (47 buts, recordman en sélection) ou João Pinto (23) et le déclin de Nuno Gomes (29).

Car Ronaldo n'a pas enchanté la planète par ses exploits tout seul, bénéficiant grandement du travail colossal abattu par Wayne Rooney à Manchester United ou du talent de Gonzalo Higuain au Real. Mais là, esseulé dans une sélection où Liedson et Hugo Almeida n'ont pas un rayonnement suffisant, le No 7 du Portugal va au-devant d'une mission qui paraît presque impossible. Surtout depuis le forfait de Nani, un des rares hommes sur qui Ronaldo pouvait compter pour partager les responsabilités. /si


Aujourd'hui,
16h00: Côte d'Ivoire - Portugal
20h30: Brésil - Corée du Nord

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